LE « POLISARIO », UN PROXY ALGRIEN… ET IRANIEN: L’ENQUETE EXPLOSIVE DU QUOTIDIEN AMERICAIN « THE WASHINGTON POST »

Le 1er mai 2018, le Maroc rompait ses relations diplomatiques avec l’Iran, accusant Téhéran d’armer la milice terroriste séparatiste du « polisario », via son bras armé au Sud Liban, le Hezbollah. «Le Maroc dispose de preuves irréfutables de noms identifiés et de faits précis qui corroborent cette connivence entre le Polisario et le Hezbollah contre les intérêts suprêmes du Royaume», révélait il y a six ans le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

L’information était aussitôt «fermement» démentie par l’Iran. De son côté, la milice séparatiste du « polisario » parlait d’«accusations infondées» pour lesquelles «le Maroc n’a apporté aucune preuve». «Le Polisario n’a jamais eu de relations militaires avec le Hezbollah et l’Iran. C’est un mensonge grotesque pour impliquer le Maghreb dans la crise du Moyen-Orient», réagissait la milice à la solde d’Alger.

Le 10 novembre 2023, c’est le prestigieux quotidien allemand « Die Welt » (« Le Monde ») qui confirmait les révélations de Nasser Bourita. « Die Welt dispose d’informations provenant des services secrets qui montrent une piste menant jusqu’au Sahara. Une milice se forme là-bas contre Israël – et ses dirigeants discutent de plans effrayants au téléphone », dégainait « Die Welt », un des trois plus grands quotidiens allemands avec le Süddeutsche Zeitung et le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Toujours en 2023, de nouveaux renseignements ont émergé, reliant davantage l’Iran, l’Algérie et le Polisario, et révélant comment l’Algérie avait aménagé des pistes d’atterrissage peu utilisées pour des opérations de drones. Ces pistes se trouvent dans des zones reculées d’Algérie, près de la frontière avec le Maroc. À l’époque, des reportages ont également révélé le suivi de cargaisons aériennes de matériel militaire en provenance d’Iran vers l’Algérie. Ces cargaisons, livrées aux combattants du Polisario via l’Algérie, comprenaient des drones, des radars et des systèmes de missiles balistiques.

L’enquête du « Washington Post »… 

A peu près un an et demi plus tard, précisément le samedi 12 avril 2025, c’est le quotidien américain « The Washington Post », réputé sérieux, qui en remet une couche. Citant des responsables régionaux et européens, le média américain a expliqué qu’« au fil des ans, l’Iran a favorisé un large éventail de groupes mandataires pour promouvoir ses intérêts. L’Iran, par exemple, a formé des combattants du Front Polisario, basé en Algérie, un groupe militant luttant pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc ».  

500 soldats algériens et des centaines de mercenaires polisariens sont détenus en Syrie 

« The Washington Post » a également confirmé des informations récentes selon lesquelles «des centaines (de combattants entraînés du Front Polisario basé en Algérie) étaient désormais détenus par les nouvelles forces de sécurité syriennes»

Et ce n’est pas tout!

Environ 500 soldats-, envoyés en Syrie pour combattre aux côtés du dictateur déchu Bachar Al-Assad, se trouvent désormais aux mains des nouvelles autorités syriennes. Des fuites savamment orchestrées par les nouveaux maîtres de Damas aux médias, au lendemain de la visite, le 8 février 2025 à Damas, du MAE algérien Ahmed Attaf, ont confirmé la participation d’Alger et du « polisario » aux côtés de l’ex-dictateur Bachar Al Assad dans la répression féroce du peuple syrien. «Ils ont combattu avec le régime à Alep… Al-Charaa a rejeté une demande algérienne de libération de militaires algériens et de combattants du polisario détenus par Hayat Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Levant, HTC, à l’origine de l’offensive qui a conduit à la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024)», avait certifié la chaîne de télévision syrienne.

Pour rappel, le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi s’est déplacé le 8 avril dernier à Alger, où il a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune, et a adressé une invitation officielle à Tebboune pour se rendre à Téhéran.