Un monde de « Brut »!

Une première, le cours du pétrole brut Made In America est passé pendant un certain moment dans le négatif. Pour rappel, le pays de l’oncle Sam longtemps importateur est devenu très récemment exportateur net de pétrole brut et de produits dérivés.

Ceci est dû entre autres à la production de schiste ainsi que les forages en haute mer qui se sont développés chez  la première puissance mondiale; et quid des effets environnementaux.

Pour y voir un peu plus clair, il faut préciser que cette baisse concernant le pétrole non transformé américain impacte le cours mondial selon l’indice dit Brent ; mais ce n’est pas la seule raison.

L’or noir voit le prix du baril chuter d’une soixantaine de dollars en début d’année à une vingtaine ces jours-ci ; une dévalorisation conjoncturelle dont les économistes sont loin de saisir tous les effets structurels.

Plusieurs économies en stand-by sinon quasiment à l’arrêt font que ce ne sera pas cette dépréciation l’une des raisons des crises économiques potentielles post-covid.

Les deux chocs pétroliers durant les années soixante-dix, appelés parfois choc de l’offre, ont réussi à paralyser pas mal d’économies occidentales, à contrario du choc actuel qui, lui, concerne l’offre.

Pour faire simple sans être simpliste, les pays du Golfe décident suite à la guerre contre Israël de réduire leur production fin 1973 et donc beaucoup moins d’offre, ensuite rebelote moins de pétrole suite à la chute du Shah d’Iran en 1979.

Donc des industries surtout occidentales à l’arrêt puisqu’il y avait peu ou prou de pétrole disponible ; nous sommes dans le cas contraire aujourd’hui…

Compris cette « crise » concerne les pays dont l’industrie pétrolière participe à créer leurs richesses, et non la majorité des pays comme le nôtre.

Logiquement, les pays importateurs auront beau jeu de refaire leurs stocks à faible coûts, inversement du coup dur pour les pays exportateurs.

Lesdits importateurs ne sont que des « clients » résignés à subir les affres des ententes de prix qui visent toujours à maintenir un cours du pétrole avantageux pour les « vendeurs ».

A l’ère du confinement, puisque de demande il n’y en a presque plus avec en prime des guerres de prix entre plusieurs puissances, nous nous retrouvons avec un prix baril historiquement extrêmement bas.

Sinon le prix du carburant est toujours le même chez nous…