Les estimations du premier tour des élections régionales et départementales sont tombées, dimanche soir en France, mettant fin aux spéculations sur l’issue d’un double scrutin à valeur de test à moins d’un an de la Présidentielle.
Quelque 47,7 millions d’électeurs étaient appelés à cet ultime rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2022, afin d’élire les présidents de 12 régions métropolitaines et de désigner les conseillers régionaux parmi 155 listes candidates.
Considérées comme une sorte de répétition générale pour les partis politiques, à quelques mois de la course à l’Élysée, ces élections avaient été repoussées en mars dernier sur fond d’un pic de l’épidémie du Covid-19, pour finalement être fixées au 20 et 27 juin.
Dimanche dans la soirée, les premières estimations sont annoncées, créent la surprise et viennent démonter les pronostics jusqu’ici avancés: la droite est largement en tête, la gauche résiste, alors que le Rassemblement National recule, tandis que la majorité subit un revers historique.
Alors que différents sondages et analyses d’observateurs aguerris de la chose politique française évoquaient un déclin des partis dits traditionnels LR (Les Républicains, droite) et le PS (Parti socialiste, gauche), les deux formations sont venues confirmer qu’elles disposaient toujours d’un « socle » et d’un « enracinement » local qui leur a permis d’obtenir les faveurs des électeurs.
Ainsi, la droite, qui détient huit régions depuis 2015, a signé une belle performance devançant largement tous les autres camps à l’issue du premier tour, selon les premières estimations relayées par les médias du pays. Crédité de 27,2% sur l’ensemble de la France, LR et ses alliés devancent de loin le Rassemblement national, donné deuxième à 19,3 %.
En troisième position, on retrouve le PS, qui résiste dans ses fiefs, et qui, avec ses alliés, cartonne à 17,6%,
Derrière, Europe Écologie-Les Verts (EELV) et ses alliés font de bons scores à 12,5 %, juste devant La République en marche (LREM, parti présidentiel) et ses alliés à 11,2 %. Enfin la France Insoumise (LFI) et ses alliés ferment la marche avec 4,2%.
Selon les observateurs, ces chiffres traduisent qu’une « prime aux sortants » a été accordée par les électeurs dans un contexte sanitaire pandémique où la proximité et l’enracinement local ont été déterminants.
Ils montrent aussi que le RN peine à s’imposer aux scrutins intermédiaires. Le parti d’extrême droite, malgré ses scores au fil des élections, demeure handicapé par le système électoral. Quant à LREM, les résultats révèlent qu’il n’a pas réussi complètement son implantation dans les territoires.
Mais la grande gagnante de ce double scrutin aura été, à coup sûr, l’abstention.
Alors qu’en 2015, il était de 43,01 % et de 39,29 % en 2010, le taux d’abstention atteindrait entre 66,1% et 68,6% selon les estimations des instituts de sondage.
L’abstention « abyssale », est « le premier enseignement de ces élections », a réagi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Selon lui, elle est « en partie liée à la situation sanitaire », ajoutant qu’elle « doit tous nous alerter ».
Ainsi, seulement un électeur sur trois a daigné aller voter dimanche. Un chiffre qui renseigne sur la désaffection de plus en plus palpable chez les Français pour la politique, une indifférence accentuée par la levée des restrictions, les électeurs préférant passer des moments agréables en extérieur qui plus est un dimanche.
Mais, selon les observateurs, la quasi-absence de campagne ces dernières semaines, la manière dont elle a été médiatisée passée quasiment inaperçue, ainsi que le manque de personnalités politiques engagées au premier plan dans ces élections régionales… tout cela a sans doute pesé sur le taux de participation.
Et maintenant ? Alors que la classe politique a été unanime à déplorer l’abstention record enregistrée au premier tour des élections régionales et départementales, appelant les Français à faire preuve de civisme et aller voter massivement au second tour, place aux tractations de l’entre-deux tours et aux alliances pour faire barrage à l’extrême droite. Un avant goût, peut être, de la présidentielle de 2022 ?.