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De Dijon à Montpellier, un voyage à travers l’histoire et les paysages de France

Par: Mohamed KHOUKHCHANI 

Par: Mohamed KHOUKHCHANI

Encore une nouvelle étape s’ouvre dans notre périple. En ce 21 décembre 2025, premier jour officiel de l’hiver, mon épouse et moi avons quitté Dijon de bon matin pour embarquer à 9 h 21 à bord du TGV en direction de Montpellier. Un trajet rapide, certes, mais d’une rare densité historique et paysagère, comme si la France défilait en raccourci sous vos yeux.

Dijon, porte de la Bourgogne.

Le voyage commence à Dijon, ancienne capitale des ducs de Bourgogne, dont la puissance, aux XIVᵉ et XVᵉ siècles, rivalisait avec celle des rois de France. Terre de vignobles, de savoir-faire et de raffinement, la Bourgogne a vu passer légions romaines, moines bâtisseurs du Moyen Âge et marchands prospères. À la sortie de la ville, les paysages hivernaux de la Côte-d’Or s’étirent, nappés de vignes dénudées et de collines assoupies sous un ciel changeant.

De la Bourgogne au couloir rhodanien

Le TGV file ensuite vers le sud-est, traversant des territoires marqués dès l’Antiquité par les routes romaines reliant la Gaule du Nord à la Méditerranée. Cette partie du trajet évoque la lente construction de la France : royaumes francs, terres féodales, puis provinces intégrées à l’État royal. Les plaines et forêts alternent, baignées d’une lumière hivernale où le gris des nuages laisse parfois place à des trouées de soleil.

Lyon et la vallée du Rhône.

Aux abords de Lyon, même si la ville n’est parfois qu’effleurée par le regard, l’histoire s’impose. Lugdunum, fondée en 43 av. J.-C., fut la capitale des Gaules romaines. Carrefour commercial majeur depuis deux millénaires, Lyon incarne le lien entre le nord et le sud, entre Europe continentale et monde méditerranéen.
Le train s’engage alors dans la vallée du Rhône, axe vital depuis l’Antiquité : couloir d’échanges, de migrations, mais aussi théâtre de conflits, des invasions barbares aux guerres de Religion, puis aux grandes transformations industrielles des XIXᵉ et XXᵉ siècles.

Avignon et le Midi historique.

Plus au sud, le paysage se fait plus lumineux, plus ouvert. La proximité d’Avignon rappelle l’épisode singulier de la papauté d’Avignon au XIVᵉ siècle, quand la cité devint le centre de la chrétienté occidentale. Terres pontificales, terres de foi, mais aussi de culture et de brassage, annonçant déjà l’esprit du Midi.

Montpellier, seuil de la Méditerranée.

Enfin, le TGV atteint Montpellier, ville fondée au Moyen Âge, réputée très tôt pour son université de médecine, l’une des plus anciennes d’Europe. Carrefour entre Occitanie, Catalogne et Méditerranée, la cité a toujours regardé vers le large, mêlant influences européennes et méditerranéennes. L’arrivée marque une pause bienvenue avant la suite de notre voyage vers l’Andalousie.

Un hiver doux et lumineux.

Malgré un temps nuageux, parfois capricieux, les paysages observés tout au long du trajet ont offert une beauté sereine : champs en repos, collines voilées, fleuves majestueux. En cette première journée d’hiver, la France s’est laissée contempler dans une atmosphère paisible, comme une transition douce entre le Nord continental et le Sud méditerranéen.

Ce trajet entre Dijon et Montpellier n’a pas été qu’un simple déplacement : il fut une traversée de siècles d’histoire et de territoires, prélude idéal à la suite de notre périple vers Séville, Malaga et, enfin, le retour au bercail à Meknès, au terme de ces vacances de fin d’automne et début d’hiver.

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