Vidéo. Abdelilah Benkirane: « Les principes de notre parti ont été transgressés par les avantages matériels et moraux qu’offre la politique »

Au cours d’une rencontre avec les secrétaires provinciaux, tenue samedi dernier au siège du parti, le patron du PJD Abdelilalh Benkirane a fait un check-up du parti après le « tsunami » qui l’a frappé lors des dernières élections. Le secrétaire général du parti islamiste a été très pragmatique dans son évaluation des causes de cet échec et des mesures à prendre pour prendre un nouveau départ.

Durant son intervention, Benkirane n’a pas cessé de répéter que le retour aux fondamentaux du parti demeure la seule issue pour voir le bout du tunnel: « Nous sommes un parti politique avec une référence religieuse », martèle-t-il en citant des versets du coran et des hadiths du prophète.

Il  faut être réaliste, poursuit-il, et ne pas imputer cette  « débandade électorale » aux seules falsifications du scrutin, à la distribution d’argent ou à l’intervention de l’administration. Il faut se rendre à l’évidence, dit-il, des militants se sont éloignés de la religion, dans son sens le plus large, pour courir derrière des avantages de la politique: « argent, privilèges et postes » (voir vidéo ci-dessous).

 

 

 

 

Car la religion, poursuit Benkirane, ne se limite pas aux prières mais elle englobe aussi et surtout des comportements, des conduites et des prises de position dans plusieurs domaines: « La vie est pleine de tentations et d’incitations qui butent parfois sur nos convictions quand elles sont solides mais parfois elles les trahissent par les plaisirs que nous procurent les avantages matériels ».

Pour le patron du PJD, cette « défaite cuisante » est à imputer aux comportements des dirigeants et des militants du parti qui ont oublié les fondamentaux du parti.

Maintenant, dit-il, il faut qu’ils tirent les leçons de cette « débâcle » en essayant de corriger la trajectoire et d’éviter de faire de l’opposition pour de l’opposition en versant dans la polémique stérile: « Il faut traiter les sujets essentiels comme on l’avait fait lors de la réforme du code de la famille, le soutien au mouvement du 20 février et l’opposition au  « Mouvement de tous les démocrates » et le PAM qui ont tenté de nous rayer de la carte politique en 2003″.

Et Benkirane de citer les causes qu’il faut défendre aujourd’hui en s’opposant aux défenseurs de la dépénalisation de l’homosexualité, des relations sexuelles consenties, du droit à l’adultère et à l’abolition de la peine de mort.

Autant dire, poursuit le patron du PJD, qu’il faut combattre avec fermeté tout ce qui représente un danger pour la religion, pour le pays et pour la monarchie.

Il ne faut jamais l’oublier: on peut critiquer comme on veut la politique de l’État mais il faut défendre la monarchie qui est un garant de la stabilité du pays car sans elle le pays court tous les risques de l’instauration d’une dictature, d’une guerre civile ou de la création de petits États, conclut Benkirane.

 

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