
L’implication des milices armées du « polisario » aux côtés du dictateur déchu Bachar Al-Assad dans le massacre du peuple syrien continue de secouer le landerneau médiatique international. Après le Washington Post, c’est au tour de la chaîne publique allemande Deutsche Welle d’expliquer les tenants et aboutissants de cette infamie dont les principaux protagonistes sont l’Iran et l’Algérie. Voici in extenso la traduction de son rapport/enquête.
« En février 2025, Ahmed Al-Charaa, président par intérim de la Syrie, a rejeté la demande de l’Algérie de lui remettre les combattants arrêtés après la chute du régime d’Assad, selon des rapports médiatiques. Parmi les détenus réclamés par l’Algérie figuraient des combattants du « polisario ».
Comment les combattants du Polisario sont-ils arrivés en Syrie ?
Avec l’arrivée du régime Baath, Hafez al-Assad s’est allié à l’Algérie, qui partageait son idéologie socialiste et son hostilité historique aux rois du Maroc, et Assad a reconnu la soi-disant « république sahraouie » en 1980.
Mais en 2001, après l’arrivée au pouvoir du fils d’Assad, il a commencé à se rapprocher de Rabat, ce qui a poussé Damas à fermer le bureau du « polisario » en Syrie et à retirer la reconnaissance de la soi-disant « république sahraouie » en 1980.
Cependant, avec le déclenchement de la révolution syrienne en 2011, le Maroc a coupé les dernières lignes de communication avec le régime d’Assad et a accueilli en 2012 la Conférence des Amis du peuple syrien, reconnaissant l’opposition comme son seul représentant légitime.
Le régime a alors renoué avec le Polisario par l’intermédiaire de l’Algérie et de Téhéran. Cette année-là, selon un rapport du Washington Post, l’Iran a formé des combattants du « polisario » pour combattre aux côtés du régime syrien.
A l’époque, selon un document secret des services de renseignements, une réunion avait eu lieu à Tindouf entre des représentants algériens et syriens et des responsables du « polisario » pour mettre en œuvre un accord visant à former 120 combattants sahraouis, qui ont été divisés en quatre groupes et intégrés dans des unités syriennes.
En 2023, alors qu’Assad tente de revenir au sein de la Ligue arabe, son régime prévoit de retirer sa reconnaissance du « front polisario » afin de rallier le Maroc et de rétablir les relations diplomatiques. Cependant, cela ne s’est pas produit. En revanche, l’ambassade syrienne à Genève a reçu un responsable du Polisario. Plus tard, en 2024, le « front » participa à une conférence de soutien à la Palestine à Beyrouth sous le parrainage syrien.
Après la chute du régime d’Assad, et malgré le déni du « front polisario » de la présence de ses combattants en Syrie, des informations ont circulé dans les médias sur l’arrestation de combattants, notamment à Alep, lors de l’opération de dissuasion de l’agression, qui a conduit à la chute d’Assad. Selon les informations qui circulent, Al-Charaa envisage de les traduire en justice.