
Voici une humiliation, une de trop, beaucoup trop. Cherchez l’intrus! Infiltré dans les bagages de l’UA, le voilà arboré, tel un trophée de la honte!, à Bruxelles, où il a essuyé une cuisante humiliation, encore plus cuisante que celles qu’il s’était infligées en 2024 à Pékin, Séoul, Bali, Saint-Pétersbourg, j’en passe et des meilleurs.
Le « polisario », puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est retrouvé comme par enchantement dans la réunion ministérielle UE – UA, ce mercredi 21 mai à Bruxelles. Par enchantement, puisqu’aucune invitation ne lui a été adressée par l’UE; puisque « ni l’UE, ni aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la +rasd+ », pour rappeler ce qu’avait (sic) affirmé le porte-parole de l’Union Européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, le 16 mai dernier. «La position de l’UE est bien connue: ni l’UE ni aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la +rasd+ », et que la présence éventuelle de cette entité « à la réunion ministérielle UE-UA n’a aucune influence sur cette position », avait-il mis au point.
Malgré cette mise au point, les séparatistes du « polisario » ont foncé la tête la première. Après leur effraction, ils ont marché au bras du ministre algérien des affaires étrangères, qui était le seul à daigner leur adresser la parole à Bruxelles. Le comble du cirque, c’est quand le même MAE algérien reçoit son « homologue » de Tindouf, sous le regard dilaté des objectifs et l’œil grossissant des caméras de l’ENTV. Il ne faut quand même pas rentrer bredouille, juste quelques images et le tour est joué!
Le Maroc, quant à lui, a traité cette présence indésirable des séparatistes avec un froid dédain, laissant l’UE déployer toute la mesure de sa cohérence autour de la position politique claire qui a toujours été la sienne.
Glandeurs et décadence
Les séparatistes du « polisario » espéraient toutefois que leur présence, fort indésirable et incommodante pour les européens, leur donnerait une opportunité de contrecarrer l’élan écrasant qui se dessine au sein de l’UE en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie, largement soutenue par les pays européens. Leur déception n’avait d’égale que leur douleur, du traitement qui leur a été infligé.
Ils espéraient une visibilité, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit: une invisibilisation systématique. Et ce ne surtout pas ls faits qui diront le contraire. Aucun torchon de la pseudo-« rasd » n’a pas été affiché. Aucun accueil protocolaire n’a été réservé à leur représentant, contrairement aux ministres africains qui ont eu droit à tous les égards dus aux Etats. Pas même une mention officielle sur les pancartes. Le représentant des séparatistes était désigné par le diminutif « sadr » écrit à la hâte sur un papier blanc, alors que les ministres des Etats africains disposaient de pancartes affichant le nom officiel du pays. Un placement marginal dans la salle : le représentant des séparatistes a été placé derrière les drapeaux de l’UE et de l’UA. Même le secrétariat de la réunion était mieux placé.
Mais passons, car ce n’est pas fini. Même lorsque le représentant des « séparatistes » a obtenu une poignée de secondes concédée par la co-présidence angolaise, la Haute Représentante de l’UE – qui co-présidait la réunion – s’est retirée de la salle, dans un geste volontaire, ostensible et fort en symbole. Son retrait de la salle était un geste diplomatique fort, qui traduit la non reconnaissance de l’UE et de ses Etats membres.
L’UA a porté seule ce dossier, l’UE l’a traité comme un problème importé – et enterré.
Certains diront que la simple présence des séparatistes était une « victoire ». En réalité, c’est une déroute : l’UE a transformé leur participation en démonstration de leur inexistence politique.