A partir de ce vendredi, les Français sont de nouveau confinés pour au moins quatre semaines, même si les écoles demeurent ouvertes. Une mesure censée à la fois freiner une nouvelle vague de la pandémie du coronavirus d’une brutalité inouïe, mais sans sacrifier, pour autant, une économie lourdement impactée.
Après plusieurs jours de conjectures, de tractations et de suspense, le verdict sans appel est tombé, mercredi, avec l’annonce par le président Emmanuel Macron du rétablissement du confinement tant redouté par tous, les mesures, mises en place auparavant y compris l’extension du couvre-feu à 46 millions de Français, n’ayant pas prouvé leur efficacité.
Mettre à nouveau le pays sous cloche s’est finalement imposé aux autres scénarios qui étaient à l’étude, notamment un confinement territorialisé ou uniquement durant le week-end couplé au couvre-feu.
Cependant, à la différence de celui mis en place au printemps pour freiner la première vague, le nouveau confinement, qualifié de plus « soft » a été conçu différemment pour faire la part belle à l’économie. Ainsi, plusieurs secteurs économiques, où le télétravail ne peut être possible, peuvent désormais poursuivre leurs activités.
Lors de son allocution télévisée mercredi, le Chef de l’Etat français a souligné la nécessité de rechercher sans cesse un “juste équilibre”, car “il n’y a pas d’économie prospère dans une situation sanitaire dégradée”, et “non plus de système de santé qui tient s’il n’y a pas une économie forte pour le financer”.
Dans cette optique, “l’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer”, a affirmé Emmanuel Macron. Pour ce faire, “l’activité continuera avec plus d’intensité” avec des usines, exploitations agricoles, Bâtiments et Travaux Publics qui continueront de fonctionner. Le Président français a invité “dans la mesure des possibilités de chacun, à participer à cet effort en travaillant, en soutenant les entreprises”.
Pour les salariés et entreprises les plus fragilisés par la pandémie et condamnés à suspendre leurs activités pendant la durée du confinement, le gouvernement s’est engagé à poursuivre son accompagnement en promettant des aides conséquentes.
A cet égard, le ministre de l’Economie et de la Relance Bruno Le Maire a annoncé, jeudi lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre Jean Castex et de plusieurs membres du gouvernement, de nouvelles mesures de soutien aux entreprises impactées par le confinement, à travers notamment le Fonds de solidarité, les prêts garantis ou encore les exonérations de cotisations, mesures qui coûteront à l’Etat près de 15 milliards d’euros en un mois de confinement.
Le ministre, qui a reconnu que ce nouveau confinement est un “coup dur” pour les entreprises contraintes de fermer leurs portes, dont quelque 200.000 commerces, a promis un soutien économique encore plus fort que lors du premier confinement.
De son côté, le Premier ministre a détaillé, lors de cette même conférence de presse, les modalités du nouveau confinement qui sera décrété sur l’ensemble du territoire français à partir de ce vendredi et jusqu’au 1er décembre, à l’exception des départements et territoire d’outre-mer, « où le virus circule moins vite ».
Contrairement au premier confinement, les crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts cette fois-ci, mais avec des protocoles sanitaires plus renforcés, notamment le port du masque dès 6 ans. Et comme au printemps, le nouveau confinement autorise les personnes à quitter leur domicile pour certaines raisons bien déteminéesmunies d’une attestation dérogatoire.
De même, les parcs, les jardins, les forêts et les plages resteront ouverts. Les guichets de la poste ainsi que les banques. Par contre, les salles de sport et les gymnases seront fermés et les sports collectifs de plein air, comme le foot, le basket, le rugby, interdits.
En outre, les frontières intérieures à l’espace européen resteront ouvertes tandis que celles extérieures seront fermées, sauf pour les déplacements des ressortissants français et des résidents en France, sous couvert de la pratique de tests.
En optant pour le confinement de l’ensemble de sa population, la France rejoint
La France devient ainsi un des seuls pays ou régions en Europe, avec l’Irlande et le Pays de Galles, à opter pour le confinement de l’ensemble de sa population. D’autres pays du vieux continent ont opté pour d’autres options comme le couvre-feu ou de nouvelles restrictions.