L’organisation du dernier salon du livre à Rabat a suscité plusieurs réactions de la part des intellectuels et des artistes marocains. La dernière en date, est la lettre ouverte adressée au ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication par l’actrice Amal Ayouch.
Cette lettre a été publiée sur le site MEDIAS24, le mardi 14 juin 2022. Elle porte en elle un cri d’une vraie fervente de la culture. L’actrice Amal Ayouch a fait le constat que Casablanca s’est vu privée de son ciel (SIEL) qui est l’un des événements culturels phares de la ville blanche.
Notre artiste a fait appel – dans sa lettre- à multiplier une telle activité plus tôt que de la délocaliser et ce, dans différentes villes. Il serait même judicieux – d’après notre artiste – de penser à différents formats, salons, caravanes… pour que tout le Maroc puisse en bénéficier ».
Le Collimateur a contacté Amal Ayouch afin d’approfondir le débat autour de ce cri du coeur. Entretien.
LECOLLIMATEUR: Cette lettre est-ce un cri d’une amoureuse du livre ou un cri sur la situation du livre ?
Amal AYOUCH: Un peu les deux, une amoureuse du savoir certes et aussi une « constateuse » que la situation du livre en tant que vecteur du savoir et de divertissement est en net recul.
Croyez-vous que la multiplication des salons du livre au Maroc puisse amener les Marocains à lire ?
Oui la multiplication des évènements autour du livre, pas seulement des foires de vente, peut susciter l’intérêt des lecteurs.
Le salon de livre pour vous est-ce un marché de livre ou un ancrage d’une action de sensibilisation à la lecture ?
Les deux sont importants: pour maintenir un équilibre financier et culturel.
Vous ne voyez pas que l’organisation d’un salon de livre de jeunesse peut être plus pertinent pour toucher les jeunes et les inciter à lire ?
Oui je suis d’accord, un salon du livre consacré à la jeunesse serait une action plus ciblée et l’occasion de diversifier l’offre et de connaitre davantage le « goût » des jeunes lecteurs. Il s’agit de s’approcher et d’être à l’écoute pour permettre une meilleure offre, avec des débats qui donnent la parole aux jeunes…
Un dernier mot avec une citation d’un écrivain sur la question du livre que vous aimeriez laisser comme dernier mot.
« La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer » (Roland Barthes)
« Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux » (Jules Renard).
Propos recueillis par Brahim Zarkani