COUP DE TONNERRE DANS LE “SIEL” ! 

Les erreurs grammaticales commises lors de la présentation, hier mardi 8 avril à Rabat, du 30è Salon international de l’Edition et du Livre (SIEL) ont eu l’effet d’une onde de choc sur la centrifugeuse des réseaux sociaux. “La langue arabe massacrée lors de la conférence de présentation du 30è SIEL”... “On achève bien la langue de Sîbawayh”… 

«العارضين المباشرين »…  «العارضون غير المباشرون » … Vous auriez rectifié de vous-mêmes: «العارضون المباشرون » … «العارضون غير المباشرين » 

La confusion est totale entre le nominatif (la damma) et le génitif (la kasra), ce qui en dit long, sinon sur l’ignorance, du moins l’étourderie des présupposés à la gestion d’un événement culturel national majeur, qui est plus est dédié à l’édition et au livre et donc censé faire aimer le livre, stimuler l’appétence pour la lecture dans un pays qui, faut-il avoir peur des mots/maux, a développé de très fâcheuses habitudes de non-lecture. 

 

SOS Culture

Quel enseignement peut-on alors tirer de ces « accidents linguistiques »? C’est un très mauvais signal envoyé à nos enfants par un département censé, avec celui de l’Education nationale, promouvoir la culture qui, à travers ses différentes expressions, demeure le premier et dernier rempart contre le vide, qui oppose la connaissance à l’ignorance, la raison à l’absurdité, la critique à la crédulité, le doute à la certitude, l’humilité à l’arrogance, la tolérance au fanatisme, l’acceptation de la différence au rejet de l’autre…

Département de la Culture ou agence d’événementiel? 

Il est sidérant de constater que la Culture, soit sacrifiée au grand profit de l’entertainment, du divertissement et du défoulement, si nécessaires soient-ils à l’animation de l’espace public. Il est tout aussi sidérant de constater qu’en dehors de la « festivalite », sport national favori pour des élus plus prompts à amuser la galerie qu’à éveiller les esprits, nos quartiers manquent encore cruellement de bibliothèques, de salles de théâtre, de galeries, de musées, d’ateliers de création…

Est-ce fortuit si les idées et le beau se noient aujourd’hui dans le ressac des futilités et des laideurs?