Volteface spectaculaire de Blackrock, actionnaire américain de la société Medgaz avec Naturgy (Espagne) et Sonatrach (Algérie). Le géant américain de la finance vient d’annoncer son retrait du projet visant à porter la capacité de Medgaz à 16 milliards de m3 par an, pour compenser le manque à gagner occasionné par la fermeture, fin octobre 2021, du gazoduc Maghreb-Europe, reliant Béni Saf (Algérie) à Alméria (Espagne), via le territoire marocain.
Le projet prévoyait la construction d’un deuxième tube à travers le fonds marin pour acheminer davantage de gaz vers l’Espagne.
Selon le site espagnol spécialisé merca2, le retrait américain serait dû à des « problèmes administratifs ». Mais la raison principale en serait la crise orchestrée par le régime algérien avec l’Espagne, après la reconnaissance par Madrid de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. La junte militaire voulait en effet « punir » l’Espagne en accroissant ses fournitures de gaz (plutôt) à l’Italie, via le gazoduc Transmed.
Mais c’était compter sans la riposte de l’Espagne, qui a trouvé une alternative sérieuse et crédible auprès de l’émirat du Qatar, 4ème producteur de gaz au monde. La visite de l’émir cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani en Espagne, du 17 au 18 mai 2022, a été l’occasion de plier cette affaire.
À l’heure actuelle, les données d’Enagás confirment que les stocks de gaz dans les réservoirs espagnols finaux sont de 74 %. L’Espagne serait ainsi proche d’atteindre l’objectif de 80 % que l’Union européenne (UE) veut établir pour l’hiver prochain.
De quoi donner du fil à retordre au régime militaire algérien qui a essayé en vain d’utiliser la carte du gaz pour faire plier l’Espagne. C’est finalement ce régime qui trinquera…