Le régime algérien « ne digère pas » le militantisme de ses ressortissants au Canada, souligne le service d’information « Radio Canada » qui fait état de la répression initiée contre tout soutien au mouvement de contestation mené par la société civile en Algérie.
Dans un article publié samedi, le site d’information officiel du pays nord-américain indique que des « Canadiens d’origine algérienne, de passage dans leur pays natal, affirment avoir été longuement questionnés par les autorités sur leurs activités politiques. Certains, encore coincés là-bas, craignent de ne pouvoir revenir au Canada ».
L’article illustré d’une photo de manifestants dans les rues d’Alger, relate les témoignages de plusieurs Canadiens d’origine algérienne qui dénoncent l’intensification de la répression contre toute dissidence.
« Le nom et le sexe des personnes ayant témoigné ont été changés afin de les protéger de représailles », tient à préciser l’auteure de l’article pour illustrer l’ampleur de la terreur ressentie par les victimes face à des « scénarios kafkaïens ».
« Ils ont posé des questions. C’est ça, sur le mouvement citoyen. Ils n’aiment pas que des Algériens manifestent à l’étranger. C’est clair et net », relate l’une des victimes de ses interrogatoires qui avait pris part, dit-il, à « de nombreuses manifestations, entre autres pour dénoncer l’oppression et la détention de prisonniers politiques en Algérie ».
Si certains ont pu quitter l’Algérie, d’autres y sont encore retenus après des refoulements à l’aéroport pour de fausses accusations de « terrorisme » ou délit d' »atteinte à l’unité nationale ».
« Interpeller ou déranger de manière aléatoire des personnes qui ne sont pas des activistes par profession est une bonne stratégie [pour le régime] », explique le professeur de science politique à l’Université Laval, Francesco Cavatorta.
Le ministère canadien des Affaires étrangères a confirmé ce genre de détentions et d’interrogations, relève la publication qui souligne que l’ambassade algérienne à Ottawa et le consulat de ce pays à Montréal se sont réfugiés dans le mutisme.