Le PJD retrouve sa schizophrénie politique en critiquant la reprise des relations diplomatiques avec Israël et en appelant indirectement à manifester contre « l’intrusion sioniste »

Après leur défaite cuisante aux dernières élections et le retour du tribun Abdelialh Benkirane à la tête du PJD, les islamistes essaient de se refaire une virginité en reprenant leur lexique populaire d’antan.

Sauf qu’en politique on ne peut pas refaire le match avec les mêmes arguments d’il y a dix ans surtout quand le verdict populaire a été aussi tranchant et qu’en plus on verse dans des contradictions flagrantes.

Le secrétariat général du PJD, profondément remanié, qui s’est réuni le lundi 29 novembre a commis un communiqué où il souffle le chaud et le froid démagogique sur la reprise des relations maroco-israéliennes.

Le texte « benkaranisé » à outrance commence par caresser dans le sens du poil en évoquant l’adhésion du PJD et son soutien inconditionnel aux efforts de notre pays dans la défense de son intégrité territoriale.

Par la suite, le parti réitère son soutien à la cause palestinienne en dénonçant l’occupation et les différents crimes que commet « l’entité sioniste ». Jusqu’ici, il n’y a rien d’anormal même si cette position est exprimée à la lettre et avec la même rigueur par la plupart des pays arabes dont certains, notamment l’Algérie, ne soutiennent les Palestiniens que par les mots.

Mais le communiqué signé par Benkirane retombe dans la schizophrénie politique des islamistes en mettant en garde contre le « danger de l’intrusion sioniste dans notre pays ». Bien plus, le PJD appelle les pouvoirs publics à ne pas s’opposer aux expressions populaires soutenant la cause palestinienne et refusant la normalisation avec Israël.

C’est un appel indirect à manifester contre la reprise des relations avec Israël que rien n’interdit sauf que Benkirane et sa compagnie islamiste ont la mémoire courte. Il oublie que c’est l’ancien secrétaire général du PJD, Saad Eddine El Othmani, qui avait signé avec les responsables israéliens et américains l’accord tripartite qui a scellé la reprise des relations avec Israël.

En politique, on ne peut pas prendre un virage de 360 degrés car il mène toujours vers un dérapage incontrôlé.