Amnesty International (AI) a condamné, vendredi, « l’escalade effrayante » de la répression des droits à la liberté d’expression en Algérie à l’approche des élections législatives du 12 juin.
Réagissant à l’arrestation par les autorités des journalistes Khaled Drareni et Ihsane El Kadi ainsi que de l’emblématique chef de l’opposition Karim Tabbou, avant le scrutin de samedi, la directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amna Guellali a fustigé « l’escalade effrayante de la répression des autorités algériennes contre les droits à la liberté d’expression et d’association ».
« Au lieu de rassembler des journalistes et des opposants politiques dans le but d’écraser la dissidence et d’intimider les membres du mouvement de protestation Hirak, les autorités algériennes devraient se concentrer sur le respect de leurs obligations en matière de droits humains », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Mme Guellali a estimé « fort probable » que les trois hommes soient ciblés « en représailles à leurs liens avec le Hirak », qui appelle à un changement politique radical en Algérie par des moyens pacifiques.
La détention des dissidents « suit, ces derniers mois, un schéma alarmant d’arrestations arbitraires et de poursuites contre des journalistes et des militants appelant à la justice sociale et à des réformes politiques », a-t-elle relevé.
La responsable a enfin appelé à la « libération immédiate » des trois hommes, « à moins que les autorités n’aient des motifs clairs pour justifier leur arrestation ».