Quand la démocratie salvadorienne dérange en Europe

« Nayib Bukele: qu’est-ce que cela signifie que le président du Salvador a un « pouvoir absolu » avec le contrôle de l’Assemblée législative?« , s’interrogent des médias européens, au lendemain de la victoire écrasante remportée aux législatives dimanche dernier par « Nuevas Ideas » (nouveau parti de M. Bukele) et le parti de la « Grande Alliance Nationale » (Gana, centre droit) au nom duquel M. Bukele avait remporté la présidentielle de 2019. 

En effet, Nuevas Ideas, parti de Nayib Bukele, et ses partenaires ont obtenu plus des deux tiers de l’Assemblée législative (Congrès), la majorité absolue, avec un nombre de sièges inédit depuis le retour de la démocratie dans ce pays d’Amérique centrale. 

Les deux partis d’opposition qui dominaient jusqu’alors le Parlement, à droite l’Alliance républicaine nationaliste (Arena) et à gauche le Front Farabundo Marti de Libération Nationale (FMLN, ex-guérilla marxiste), se sont contenté, eux, d’une position minoritaire, s’inquiètent les preux chevaliers de la démocratie européenne, oubliant à l’insu de leur gré que ces deux partis ont dominé la vie politique salvadorienne depuis 1992.

« La victoire désormais presque certaine permettra non seulement à Bukele de voter des lois et de voter des budgets sans le contrepoids de l’opposition, mais elle le conduira également à contrôler pratiquement toutes les branches du gouvernement« , s’alarme nos confrères européens.

Il n’est donc pas question de la légitimité électorale du nouveau maître de San Salvador, le jeune Nayib Bukele (de père musulman). C’est la volonté du peuple salvadorien qu’une certaine Europe semble vouloir confisquer, comme si ce peuple meurtri par tant d’années de dictature devait préalablement prendre l’avis de cette Europe pour pouvoir choisir ses représentants.