
Par: Agence France-Presse
Au deuxième jour du conflit déclenché par Israël, et après une tentative de riposte de Téhéran, la République islamique subit ce samedi des frappes aériennes sur toute la partie ouest de son territoire.
انفجار ضخم جدا في طهران pic.twitter.com/5f3hw6ywKa
— بشاير حوران (@bashaer165) June 14, 2025
L’Iran, qui a activé sa défense antiaérienne ce samedi soir dans sept provinces dont celle de Téhéran, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dit vouloir frapper « tous les sites du régime », a répliqué avec une nouvelle salve de missiles tirés vers l’état hébreu.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, avait promis une riposte « plus forte » contre Israël si son armée poursuivait ses frappes meurtrières. Dans la soirée, Israël a demandé à sa population de se confiner, tandis que son armée a déclaré mener de front des frappes de Téhéran et l’interception des ogives iraniennes.
As you read this, we are systematically dismantling the Zionist regime’s capacity to commit genocide and orchestrate terror across West Asia and throughout the world. pic.twitter.com/8LSDfJCy8W
— Iran Military (@IRIran_Military) June 14, 2025
L’armée de l’air israélienne avait auparavant indiqué qu’elle disposait désormais d’une « liberté d’action aérienne dans tout l’ouest de l’Iran, jusqu’à Téhéran » et frappé plusieurs sites, ciblant notamment des systèmes de défense aériens dans la région de Téhéran et des dizaines de lanceurs de missiles. Objectif : démanteler les capacités militaires et nucléaires de son ennemi juré.
عاجل‼️
قصف عنيف يستهدف أبرز مراكز وثكنات الحرس الثوري الإيراني في مناطق مختلفة من إيران. pic.twitter.com/IfJ5ylxxZ0— أنور مالك (@anwarmalek) June 14, 2025
« Nous allons frapper tous les sites et les cibles du régime », a déclaré M. Netanyahou, affirmant avoir le « soutien manifeste » de Donald Trump. « Nous avons infligé un véritable coup à leur programme nucléaire », a-t-il ajouté. Disant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une attaque d’envergure en Iran, touchant plus de 200 sites militaires et nucléaires.
الطيران الحربي الإسرائيلي يقصف مخازن النفط في منطقة شهران غربي العاصمة الإيرانية طهران #ايران #طهران #اسرائیل #Iran #Israel #tahran pic.twitter.com/zLJm0kGOIK
— وليد كبير Oualid KEBIR🇩🇿 (@oualido) June 14, 2025
Le représentant iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, avait fait état vendredi d’au moins 78 morts et plus de 320 blessés dont une « grande majorité de civils ».
« Téhéran brûlera »
En riposte, l’Iran a tiré des missiles dès vendredi vers Israël, pour la plupart interceptés. Mais des dégâts importants ont été recensés dans la région de Tel-Aviv, avec trois morts et de dizaines de blessés.
Alors que les appels à la retenue se multiplient à l’international, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a accusé Israël de précipiter le Moyen-Orient dans un « dangereux cycle de violence ». Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu que « Téhéran brûlera » si l’Iran continuait à tirer vers Israël.
Un chef de la police et cinq membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont été tués dans des frappes. Une agence iranienne a fait état d’une frappe contre une raffinerie stratégique dans le sud et l’armée israélienne a affirmé avoir bombardé une installation souterraine de lancement de missiles à Khorramabad.
« Confiance en mon pays »
Selon l’agence de presse iranienne Mehr, l’Iran a averti qu’il attaquerait dans la région des cibles des pays qui aideraient Israël à repousser les attaques iraniennes. Un responsable américain avait indiqué plus tôt que les États-Unis avaient aidé Israël à abattre des missiles iraniens.
L’Iran est soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran disposait mi-mai de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60 %. Un tel stock, s’il était enrichi à 90 %, permettrait de fabriquer plus de neuf bombes.
Allié d’Israël, M. Trump avait appelé vendredi l’Iran à conclure un accord avec les États-Unis sur son programme nucléaire alors qu’un nouveau cycle de pourparlers était prévu dimanche à Oman. Mais Téhéran a annoncé que son pays ne négocierait pas si l’attaque israélienne continuait.
Généraux et scientifiques tués
Parmi les sites nucléaires à avoir été visés figure le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz. L’armée israélienne a dit avoir « démantelé » une usine de conversion d’uranium à Ispahan et la base militaire de Tabriz. « Israël peut endommager le programme nucléaire iranien, mais il est peu probable qu’il puisse le détruire », commente le chercheur Ali Vaez, de l’International Crisis Group, cercle de réflexion américain.
Les frappes israéliennes ont tué le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, et le chef d’état-major, le général Mohammad Bagheri, ainsi que d’autres responsables et généraux. Neuf scientifiques du programme nucléaire iranien ont aussi péri.
Selon l’analyste israélien Michael Horowitz, « Israël a depuis longtemps infiltré l’appareil sécuritaire iranien et profite de l’extrême impopularité du régime qui offre énormément d’opportunités au Mossad », le service de renseignement israélien. Face à l’escalade militaire, plusieurs compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des vols et les cours du brut ont flambé.