EDITO. Le savoir assassiné…

L’enseignante « Hajar », professeure de français à l’Institut de Formation Professionnelle d’Erfoud, est décédée des suites de ses blessures après avoir été sauvagement agressée par un étudiant un certain 27 mars de triste mémoire.

« Hajar » a payé de sa vie les dérives d’une société déboussolée, fruit de lâchetés en tous points, d’abandon des valeurs et des références morales, de délires éducationnels en tous genres.

Cette tragédie vient une nouvelle fois rappeler l’ampleur de la crise qui frappe de plein fouet l’école publique. 

Combien d’alertes faut-il encore lancer pour “réveiller” certains “décideurs” de leur torpeur mortifère, leur dessiller les yeux sur l’état déliquescent de l’élève, d’un système éducatif perclus de réformes peu réfléchies… ? Toujours est-il que les cris d’alerte butent contre le récif de l’indifférence. L’indifférence assassine. 

Combien de piqûres de rappel faut-il lancer pour que ces “décideurs” prennent, enfin, la mesure du danger et prennent les mesures qui s’imposent pour rendre l’autorité perdue aux enseignants; réhabiliter le sens et l’essence de l’école comme étant un lieu de savoir, un lieu d’épanouissement individuel et collectif.   

Qu’attend, in fine, le Parlement pour envoyer une mission d’enquête pour dresser l’état des lieux ou légiférer sur les moyens du sauvetage de l’école, ou ce qu’il en reste?

Courage, dormez!