A Pretoria, on ne s’embarrasse plus de formules pour reconnaître le déclin de l’imposture séparatiste. «Même certains responsables du gouvernement sud-africain perdent courage. Ils perçoivent une érosion du soutien à la « rasd » et une croissance constante du soutien à la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», dévoile l’Institut d’études de sécurité (ISS, basé à Pretoria).
Et d’ajouter: «Un responsable a déclaré à l’ISS que le front polisario n’avait pas mobilisé un soutien international comparable à celui du Congrès national africain (ANC) contre le gouvernement de l’Apartheid».
Venant de Pretoria, cet aveu d’échec revêt une signification particulière. A Alger, il résonne comme un chant de cygne. On comprend donc mieux pourquoi la junte algérienne mise peu sur un ANC groggy et en fin de règne et lorgne désormais la main à la poche vers la Namibie, précisément vers la SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), lui-même usé par sa longévité au pouvoir (depuis 1990) et surtout les scandales de corruption à répétition.
Ce changement de cap s’est illustré par la sortie tardive mais virulente vendredi 16 août 2024 du ministère namibien des Affaires étrangères contre le soutien de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à la souveraineté marocaine sur le Sahara, et au Plan d’autonomie marocain, «seule base» pour solder le conflit.
«La République de Namibie condamne dans les termes les plus forts l’occupation continue du Sahara occidental par le Maroc et réaffirme que la question du Sahara occidental reste une question de décolonisation et ne peut être soumise à un accord bilatéral contournant le processus des Nations unies», indique en effet le MAE namibien dans un communiqué qui semble avoir été rédigé à Alger, plutôt qu’à Windhoek, capitale de la république de Namibie.
Mais il s’est avéré que cette phraséologie d’une époque révolue, n’avait trouvé aucun écho, y compris et surtout au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont la Namibie est membre. Et ce n’est surtout pas le communiqué final du 44è Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de ce regroupement de 16 pays d’Afrique australe tenu samedi 17 août à Harare au Zimbabwe, qui nous contredira.