L’ambassadeur d’Alger au Mali convoqué: les raisons de la colère

L’ambassadeur d’Alger à Bamako, El-Haoués Riache, a été convoqué hier mercredi par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, après des « actes inamicaux » et « une ingérence » d’Alger dans « les affaires intérieures » du Mali, a annoncé mercredi le ministère.

 

 

Bamako a convoqué l’ambassadeur d’Algérie « pour élever une vive protestation » du Mali « suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali », affirme le ministère dans un communiqué.

Cette convocation a eu lieu au lendemain de l’audience accordée, mardi à Alger, par le président Abdelmajid Tebboune à l’imam Mahmoud Dicko, farouche opposant au gouvernement de transition malien.

Mais cette audience avec l’imam « subversif », – il est leader d’un mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président civil Ibrahim Boubacar Keïta par les militaires en 2020-, n’est que la goutte qui a fait déborder le vase malien. Alger multiplie « les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires » de l’accord de 2015 et « ayant choisi le camp des terroristes », proteste Bamako.

Il est notamment reproché à Alger des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités maliennes.

Ces faits « sont de nature à entacher les bonnes relations » avec Alger, avertit le pouvoir malien. « Les échanges doivent se faire d’Etat à Etat », exigent les autorités maliennes, visiblement excédées par le rôle déstabilisateur d’Alger au Mali et dans la région sahélo-saharienne en général.