Le président algérien, Abdelmajid Tebboune, a nommé hier samedi 11 novembre, son directeur de cabinet, Nadir Larbaoui, nouveau premier ministre, en remplacement du d’Aymen Abderrahmane (ancien gouverneur de la banque d’Algérie).
Le choix d’un proche collaborateur, avocat de formation, pour occuper le poste de premier ministre trahit la volonté de Tebboune de centraliser davantage la prise de décision en prévision de l’élection présidentielle prévue en décembre 2024. Nadir Larbaoui, probable « lièvre » dans cette course annoncée à la présidentielle, de la même manière que l’a été Ali Benflis pour Bouteflika en avril 2019, aurait la tâche de déblayer le terrain devant Tebboune pour décrocher à nouveau les clefs du palais El Mouradia.
Tebboune semble avoir eu le feu vert du chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chengriha, véritable maître du pays, pour obtenir un deuxième mandat.
Simplement, ce deal risque de ne pas passer auprès des Algériens qui ne cachent pas leur déception quant à la médiocrité du bilan du premier quinquennat de Tebboune. Opposition étouffée, presse réduite au silence, humiliation du citoyen lambda obligé de faire la queue pour un sachet de lait de qualité douteuse, d’un bidon d’huile frelatée etc. « Allah ghalab »!, pour rependre une expression en vogue dans cette fausse-vraie « Algérie nouvelle » promise par Tebboune.
Isolée vis-à-vis de son peuple, l’Algérie tebbounienne l’est encore plus sur la scène internationale. Ses cuisantes défaites sur la question du Sahara marocain, principal sujet de la politique extérieure de l’Algérie, le démontrent à tous points de vue. Et ce n’est surtout pas Nadir Larbaoui (ex-ambassadeur d’Alger à l’ONU) qui dira le contraire.