Crânes restitués à l’Algérie: tous n’étaient pas des héros. Seuls 6 des 24 crânes restitués par Paris en juillet 2020 étaient ceux de « résistants » algériens tués au XIXe siècle par les troupes coloniales françaises. Le reste, c’est-à-dire l’essentiel, étaient ceux « de voleurs emprisonnés » et « trois fantassins algériens qui ont en fait servi dans l’armée française » (« Harkis », considérés comme des traîtres par leurs compatriotes algériens).
Cette information vérifiée et recoupée, on la doit au prestigieux quotidien américain The New York Times. Un véritable coup de tonnerre en pleine idylle franco-algérienne!
Autre révélation, et elle n’est pas des moindres: les restes mortuaires resteront la propriété de la France après leur remise, indique NY Times, qui se base sur des documents obtenus auprès du musée d’Histoire naturelle et du gouvernement français. Aucun des deux pays n’a publiquement reconnu ces faits, « alors qu’ils cherchent à tirer un avantage diplomatique de la restitution », indique la publication.
Tebboune était-il au courant… ?
Le 3 juillet 2020, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, se rendait sur le tarmac de l’aéroport d’Alger pour se recueillir sur les cercueils des « chouhadas », ramenés de France sous escorte d’avions de chasse Sukhoï et présentés comme « un trophée de guerre ». Sous l’oeil des caméras de télévision, il s’est incliné devant les cercueils lors d’une cérémonie militaire solennelle.
Le « raïs » désigné n’aurait pas rêvé meilleur cadeau de la part de son « ami » Macron, qui le lui a remis à la veille de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Savait-il que parmi les restes restitués, figuraient ceux de voleurs et de harkis? A-t-il caché la vérité aux Algériens qui vouent un culte à leurs résistants? Maintenant que le pot aux roses est découvert, que va-t-il dire aux Algériens?