Le psychiatre Saad Eddine El Othmani souffre, assurément, du syndrome de la double personnalité politique en confondant sa fonction de chef du gouvernement avec son statut de patron du PJD. Depuis qu’il dirige l’Exécutif, il a tenté de jouer l’équilibriste sur un fil tendu mais à chaque fois qu’il s’est essayé à cet exercice il est tombé dans le ridicule.
Il a ainsi tenté de jouer sur deux tableaux d’abord sur la reprise des relations avec Israël et après sur la rupture des relations de l’Algérie avec le Maroc. Mais c’est sur ce dernier tableau qu’il a le plus montré ses limites en tant que chef du gouvernement quand juste après l’annonce par le MAE algérien, Ramtane Lamamra, de la rupture des relations algériennes avec le Maroc, il s’est fendu d’un discours irréaliste sur l’unité maghrébine.
C’est on ne peut plus aberrant car au moment où la junte militaire algérienne a commencé à vider toutes ses cartouches de la haine sur le Maroc, El Othmani a levé le drapeau blanc en évoquant, déjà, « le retour à la normale des relations entre les deux pays voisins ». Une déclaration qui a suscité un tollé général sur les réseaux sociaux où les internautes lui ont vivement reproché de continuer à tendre la main à un voisin qui vous braque avec un fusil.
Mais l’homme n’en a cure puisqu’il vient d’enfoncer le clou en faisant une déclaration des plus surprenantes sur la note adressée aux pays des Non-alignés par l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, sur l’autodétermination de la Kabylie.
Un chef du gouvernement qui contredit l’ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, ne peut être que l’imprévisible El Othmani. Jugez-en vous-mêmes: « C’était la réaction de l’ambassadeur représentant permanent du Royaume aux Nations Unies. Il ne s’agit pas d’une position politique qu’il a exprimée, mais plutôt une réaction contre-argumentaire. Si vous dites cela, nous disons ceci. Mais, ce n’est pas une position politique du Maroc ». M. El Othmani oublie à l’insu de son gré qu’il est en train de servir la soupe à la junte algérienne, qui apporte une soutien multiforme, y compris et surtout les armes, au mouvement séparatiste du polisario. Les martyrs marocains de la guerre du Sahara se seraient retournés dans leurs tombes.
On ne sait pas quelle mouche l’a piqué car ou bien El Othmani a perdu la boussole ou bien il joue sciemment contre son camp. Dans le deux cas, l’homme a fourré son nez dans un domaine qui relève des prérogatives du Roi dont il ignore assurément les tenants et aboutissants.
Et puis qui pourrait croire qu’un diplomate, aussi chevronné qu’Omar Hilale, de surcroît ambassadeur de SA Majesté le Roi, puisse adresser une note aux PNA sans qu’elle soit validée par les hautes instances du pays. Maintenant admettons qu’Omar Hilale a réagi à chaud verbalement, même s’il l’a fait par écrit, de quel droit et pour quelle raison le chef du gouvernement ose affirmer que ce n’est pas une position politique de l’État ?
La guerre que mène le régime militaire algérien contre le Maroc depuis 46 ans, et qui a fait des milliers de martyrs, est-elle un contre-argument ou une position politique de l’Etat ? Vivement le mercredi 8 septembre quand le psychiatre reviendra à son cabinet pour s’auto-consulter.