Algérie. 1000 milliards de dollars dilapidés sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika!! Appels pressants pour le jugement de l’ex-« raïs »

Son nom revient comme un leitmotiv dans les procès dits anti-corruption en Algérie. Il n’est pas un suspect, homme d’affaire ou politique, qui n’ait pas affirmé avoir agi « sous les ordres » de l’ex-président algérien, Abdelaziz Bouteflika.

Ahmed Ouyahia, ancien premier ministre, avait été on ne peut plus clair en pointant, le 23 juin 2020, devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, la responsabilité de l’ancien « raïs » dans le plus retentissant scandale de corruption qu’ait connu son règne vingtenaire (1999-201ç), soit le projet de l’autoroute Est-Ouest, dont le marché avait été passé « de gré à gré » et donc sans appel d’offres et en violation des règles de transparence.

Idem pour l’autre ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Il avait également nié  sa responsabilité dans la dilapidation de biens, en affirmant que « le Premier ministre est un ordonnateur et non pas un exécuteur du projet. Il n’est pas de ses prérogatives de réaliser ou signer pour des projets ».

ll en va de même des hommes d’affaires, dont les frères Kouninef, fils d’un ancien ami d’Abdelaziz Bouteflika.  Depuis le début de la campagne de lutte contre la corruption, lancée l’année passée, les hommes d’affaires auditionnés ont tous révélé avoir agi « sous les ordres » de Saïd Bouteflika, frère d’Abdelaziz Bouteflika, considéré jusqu’à un passé récent comme le vrai détenteur du pouvoir. 

La responsabilité politique de l’ancien président dans la gestion des affaires n’est donc pas à démontrer. Pourtant, la justice à coloration vert-kaki s’est jusqu’ici abstenue de le convoquer pour les besoins d’enquête sur, -excusez du peu!-, les 1000 milliards de dollars dilapidés sous le règne des Bouteflika. 

Le silence de la justice sur l’ex-« raïs » soulève bien des interrogations légitimes sur l’immunité et son non jugement pour sa responsabilité directe dans les scandales de corruption.