La prise d’otages sanglante perpétrée le 16 janvier 2013 sur le site gazier In Amenas, extrême sud algérien, par le groupe du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, alias « le Borgne », n’a pas livré tous ses secrets. Sept ans après cette attaque qui a coûté la vie à une cinquantaine d’otages, dont 37 employés étrangers, des révélations ébruitées par les enquêteurs britanniques concluent à « l’implication » directe de l’ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité, DRS (dissous en 2015), le général Mohamed lamine Mediene, surnommé « Reb dzair », débarqué en 2016 par l’ex-raïs Abdelaziz Bouteflika, avant d’être emprisonné en 2019.
Selon les conclusions de l’enquête de Londres, relayées par notre confrère français Mondafrique, l’ex-patron du DRS aurait provoqué ce carnage en rétorsion à l’autorisation accordée par l’ex-président Abdelaziz Bouteflika au survol du territoire algérien par les avions de chasse français dans le cadre de l’opération militaire française lancée le 11 janvier 2013 sous le nom de code « Serval », contre les groupes terroristes s’activant au Mali.
L’ex-patron du DRS s’était farouchement opposé à cette opération militaire française contre les groupes jihadistes, avec lesquels, faut-il le cacher, le général Mohamed Lamine Mediene (alias général Tewfik) avait tissé des liens avérés pour garder le contrôle sur le nord du Mali, alors considéré comme une « zone d’influence » algérienne.
L’on pense particulièrement au groupe jihadiste « Ensar Eddine » (Partisans de l’Islam), qui étaient alors à deux doigts de prendre le contrôle de Bamako, capitale malienne. On pense aussi et surtout au fils d’Annaba Mokhtar Belmokhtar, ancien fidèle habitué des couloirs du DRS algérien, principal soutien de ses activités terroristes dans la région du Sahel.
« Ceux qui soupçonnaient, ou même qui savaient, que le DRS algérien était d’une manière ou d’une autre impliqué dans l’attentat, soutenaient que le DRS était fâché par l’autorisation de survol de l’Algérie accordée par le Président Bouteflika à la flotte française pour attaquer les djihadistes du nord du Mali, car cette décision transférait effectivement le contrôle du Mali et du Sahel –arrière-cour du DRS – à la France », souligne Mondafrique, sur la base de l’enquête britannique.
« Le DRS aurait surtout été mécontent de ce que l’offensive française mettait en danger la vie de ses propres agents sur place », indique-il encore, en citant entre autres agents du DRS, le chef du groupe jihadiste « Ensar Eddine », Iyad ag Ghali, également ex-camarade du défunt chef du front séparatiste du front polisario, Mohamed Abdelaziz.
Vous avez bien lu: ex-camarade du chef du polisario, Mohamed Abdelaziz, décédé en 2015 des suites d’un cancer dans une clinique américaine.
L’implication algéro-polisarienne dans l’activité terroriste dans la région du Sahel, notamment au Mali, n’est donc plus à démontrer. Et ce n’est pas un hasard si le terroriste le plus recherché aujourd’hui s’appelle Adnane Abou Walid al-Sahraoui, chef de l’antenne daechienne dans la région sahélo-saharienne, « État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS). Abou Walid al-Sahraoui avait bel et bien servi dans les rangs de la soi-disant « armée de libération sahraouie ».
Les révélations britanniques apportent ainsi de nouvelles preuves à charge contre Alger et son appendice polisarien, véritables agents de déstabilisation dans la région sahélo-saharienne.
Toujours est-il que le discours « pacifiste » des officiels algériens cache des pratiques malsaines.