C’est la désolation à Sidi Rahal où tôt ce jeudi matin, une pirogue avec de jeunes candidats à l’émigration a chaviré à hauteur du douar « Houaour ». Deux personnes ont péri dans ce drame, une vingtaine secourue, alors que d’autres sont portées disparues, selon des sources concordantes.
Ce nouveau drame jette une lumière particulièrement crue sur le désespoir d’une jeunesse abandonnée à son propre sort, désœuvrée, désemparée, il met aussi en évidence l’absence d’une véritable politique jeunesse et d’une législation particulière à la politique jeunesse au Maroc.
Il faut dire les mots avant que les maux nous rattrapent. Notre jeunesse va mal, vraiment très mal. Entre failles béantes de notre système éducatif et flambée de chômage, entre marginalisation et sous-représentation dans les instances politiques, associatives et culturelles, entre cherté de la vie et absence de perspectives, entre « paradis artificiels » et mythe de l' »eldorado » occidental, entre illusion et réalité, notre jeunesse tangue à vue d’œil.
Pendant ce temps, le cirque « politique » se poursuit. Combien de temps faut-il encore attendre pour que les préposés à la politique SE REVEILLENT et réalisent la gravité de la situation? Combien de drames faut-il encore attendre pour qu’ils aient réellement conscience de l’urgence d’aider cette jeunesse à se réaliser, à s’épanouir et à se réaliser dans son propre pays?
La jeunesse n’est pas qu’un mot, c’est un sujet grave et une priorité. Ne pas le reconnaître revient à insulter l’avenir. L’avenir de notre pays, notre si cher pays.