«Aime la vérité mais pardonne à l’erreur» (Voltaire)
Les images de jeunes tenter une «évasion collective» vers Sebta occupée font froid dans le dos. On passe rapidement sur l’exploitation infame, ignoble et vile de ces images par une propagande ennemie habituée à «voir la paille dans l’œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien».
On passe tout aussi rapidement sur ceux qui, assis derrière leur écran fumeux, ont fabriqué et mis en scène ce movie au titre faussement romantique «Great Escape»; «Le Grand Saut vers l’Inconnu», pour être précis. On ne risque pas sa vie pour devenir ou finir clando, subir l’humiliation des contrôles au faciès, supporter le regard raciste et haineux d’autrui, ruiner sa santé sous serre… Le poison de mon pays vaut mieux que le miel de tous les pays.
Ce qu’il s’est passé dans cette nuit de samedi à dimanche (14-15 septembre) est certes une erreur, un errement, il appelle pour autant quelques interrogations. Qu’avons-nous alors fait pour cette jeunesse ? Comment en est-elle arrivée à ce degré de tristesse, d’affliction et d’abattement ? Quelle alternative nos politiques ont offert à cette jeunesse pour lui éviter de sombrer, tête baissée, dans les abysses du désespoir ?
Est-il encore besoin d’alerter sur cette montée spectaculaire du taux de chômage parmi les jeunes (35,8%) ?
Qu’ont fait les gouvernements concrètement pour, sinon stopper, du moins endiguer l’hémorragie ? Comment certains secteurs sont-ils devenus des entre-soi morbides et mortifères, où règne la cupidité, le passe-droit, le clientélisme et le favoritisme?!!! Partis politiques, fédérations de sport, cabinets ministériels, télé et radio, syndicats, associations, etc, peuvent-ils être autre chose qu’une chasse privée, réservée aux copains et… autres coquins?!!!
La question de la jeunesse est bien trop sérieuse pour être réduite à un simple slogan par un hypocosme politique étriqué, où la réflexion, le débat intellectuel sérieux et le droit à la différence sont systématiquement bannis, à la faveur de « zaïms » portés à défendre leur pré-carré et passer plus de temps à se faire des croche-pieds qu’à œuvrer réellement au bien de la Nation, de cette jeunesse en perte de repères et de boussole.
Quoi de plus à dire à cette « élite » insouciante et inconsciente des défis qui guettent notre pays?
Courage, dormez!!!