Aux « Za’im  » de partis, ne déchirez pas cette page avant de l’avoir lue !

Par: Zakia Laaroussi 

Avant de commencer, chers lecteurs, laissez-moi vous poser une seule question :

Qui a décrété que le pouvoir se lègue ?

Qui a dit que la politique devait rester le fief de ceux dont les tempes ont blanchi et le dos s’est voûté sous le poids des décennies ?

Qui vous a fait croire que la jeunesse n’est bonne qu’à scander des slogans et applaudir en arrière-plan ?

Nous sommes ici pour briser cette illusion.

Pour proclamer, haut et fort, que le temps du silence est révolu.

Que le mur de la peur s’est fissuré.

Que ce fauteuil qui ne bouge pas… rouille !

Ibn Khaldoun l’a dit il y a des siècles, et pourtant, nous nous obstinons à reproduire la même erreur :
Reconduire les mêmes visages, recycler les mêmes figures, persister dans l’idée que la politique est l’affaire des “grands”, comme si les jeunes étaient inaptes à gouverner ou incapables de comprendre leur propre pays.

Messieurs,

La politique n’est ni une lignée, ni un héritage.

La politique, comme le disaient les philosophes, est un art, une pratique, une respiration collective, un échange, un passage de relais.

Elle n’admet ni monopole, ni privilège.

La politique n’est pas une retraite dorée dans des bureaux climatisés.

Elle est engagement, lutte, veille, sueur et flamme.

Nous sommes au Maroc. Un pays dont plus de la moitié des citoyens sont jeunes.

Une jeunesse bouillonnante, portée par le feu de la terre et l’intelligence du ciel.

Et pourtant, elle erre encore en marge du pouvoir, agitée comme une bannière dans les discours, puis ensevelie dans l’oubli des urnes.

À quand l’ouverture des portes ?

À quand la fin des demi-mesures et de l’hypocrisie ?

À quand des jeunes à la tête des listes électorales, et non relégués à l’arrière-plan comme des figurants ?

La politique n’est pas une posture. Elle est brûlure au service des autres.

Alors pourquoi ce cortège de “vétérans politiques” cramponnés à leurs sièges ?

N’est-il pas temps de transmettre le flambeau ?

Notre pays ne s’est-il pas lassé de ces noms, de ces visages qui durent depuis trop longtemps ?

Voltaire disait : «La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde».

Mais nous voulons l’inverse : une politique qui implique, qui accueille, qui fait place à une jeunesse enfiévrée d’amour pour sa patrie – une jeunesse qui refuse de fuir sur des radeaux de désespoir, ou d’être confinée dans les angles morts du système.

Notre jeunesse ne veut ni discours creux, ni selfies de campagne.

Elle veut présider les listes, prendre des décisions, être le moteur du changement.

Jusqu’à quand allons-nous recycler les mêmes figures ?

Gérer les affaires publiques avec l’arrogance de ceux qui pensent: «Après moi, le déluge» ?

La politique n’est pas un domaine privé, et le pouvoir n’est pas un mausolée.

Jusqu’à quand flottera la peur au-dessus des partis ?

Jusqu’à quand les regards resteront fixés sur “la tête”, pendant que le corps social saigne ?

Jusqu’à quand continuerons-nous à offrir les mêmes produits politiques, quand la réalité crie vers le renouveau ?

La jeunesse, c’est l’azur du ciel national.

C’est l’espoir, l’aurore.

Il est temps que les listes électorales leur fassent une vraie place — une place de responsabilité, et non une figuration décorative.

Nous ne demandons pas l’aumône politique, mais le droit légitime d’agir, de décider, de peser.

Nous exigeons que les mécanismes constitutionnels s’activent, que les beaux discours se traduisent en décisions concrètes, et non en calmants face à la colère montante.

À ceux qui caracolent depuis vingt ans au sommet des partis,

Soyez enfin grands.

Transmettez la flamme.

Laissez la jeunesse écrire la prochaine page du pays.

Car dans la poitrine des jeunes Marocains brûle le feu du renouveau.

Aujourd’hui, je lève la plume pour crier.

Oui, crier de toutes mes forces:

Assez de cette farce ! Assez de ces visages ressassés ! Assez de ce pouvoir confisqué ! Assez d’ensevelir les rêves des jeunes dans les couloirs d’une politique vétuste !

Comment justifier que les mêmes noms dominent depuis des décennies ?

Comment tolérer que la politique se transforme en héritage familial ?

D’un art, elle est devenue monopole.

D’un service public, un privilège personnel.

Nous sommes une génération qui ne veut ni trônes factices, ni apparitions fugaces sur des affiches électorales.
Nous voulons des leviers, de l’influence, de la substance.

Comme l’ont enseigné les penseurs : La politique n’est pas un refuge moelleux, ni des jus servis dans des salons feutrés. C’est la veille pour les autres. C’est le sacrifice, l’éthique, la sueur.

Alors, jusqu’à quand allons-nous patienter ?

Jusqu’à quand voter sans être élus ?

Applaudir sans qu’on nous applaudisse ?

Espérer sans jamais accéder ?

La jeunesse marocaine est l’avenir, le rêve encore inachevé.

Pourquoi l’entraver ?

Pourquoi ne pas lui offrir la chance de conduire ?

Pourquoi l’ériger en slogan pour mieux la piétiner ensuite ?

Je le dis aujourd’hui, à quiconque s’accroche à la tête d’un parti depuis vingt ans et plus :

L’heure est venue.

L’heure du passage.

L’heure d’une grandeur authentique.

Ne brandissez plus la jeunesse comme un étendard pour ensuite l’oublier au lendemain des scrutins.

Ne la laissez pas périr en mer parce que vous avez fermé les portes de la terre ferme.

Ne lui vendez pas des promesses creuses si c’est pour lui claquer la porte au nez.

La politique est un apprentissage, une responsabilité, un noble combat.

Un grand leader est celui qui forme et qui élève — pas celui qui verrouille et qui exclut.

La jeunesse n’est pas une menace.

Elle est une continuité.

Elle est la page suivante de l’histoire nationale.

Ne la déchirez pas avant de la lire.

Nous ne voulons pas de sièges d’apparat.

Nous voulons des sièges d’action.

Nous voulons un pays où les jeunes peuvent rêver sans rougir.

Redonnons à la politique sa noblesse.

Redonnons au pouvoir son essence : servir, non se servir.

Car si vous ne leur ouvrez pas les portes,

Si vous refusez de transmettre le flambeau,

Alors sachez-le : ces embarcations qui engloutissent leurs rêves ne sont pas une fatalité… Mais bien le fruit amer de votre silence.

Redressez le dos.

Laissez le pays respirer.

Et paix à ceux qui croient que la politique est un devoir, non une domination,

Une fidélité, non une capture.

 

 

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