Le bureau des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son aval pour une revue « indépendante » du rapport d’enquête du Comité d’éthique des conseils d’administration concernant les accusations de « favoritisme » et de comportements « contraires à l’éthique », portées contre son président, le Nigérian Akinwumi Adesina.
« Dans le but de réconcilier les différents point de vue de chaque gouverneur dans la résolution de cette affaire, le bureau convient d’autoriser une revue indépendante du rapport du Comité d’éthique des conseils d’administration », indique un communiqué de Kaba Nialé, présidente du Bureau des Conseils des gouverneurs de la BAD, par ailleurs ministre ivoirienne du Plan et du développement.
Le rapport concerne notamment les allégations examinées par le Comité d’éthique et les éléments fournis par le président du groupe de la Banque dans l’intérêt d’une procédure en bonne et due forme, précise le texte.
Un article publié début avril dans le journal français « Le Monde » faisait état d’une dénonciation par des « lanceurs d’alerte » anonymes, qui se présentent comme des « employés préoccupés » de la BAD, de comportements « contraires à l’éthique », de « favoritisme » et « d’enrichissement personnel » de M. Adesina.
Le Comité d’éthique du Conseil d’administration de la Banque a mené une enquête interne et rendu sa décision dans un rapport, soutenant que les actes de gouvernance BAD n’entachent pas la crédibilité de l’institution et ne présentent pas de menaces internes.
La revue indépendante annoncée, souligne la même source, devra être « menée par une personne neutre, intègre, de haut calibre ayant une expérience incontestable et une réputation internationale avérée, dans un délai de deux à quatre semaines maximum, en tenant compte du calendrier électoral de la banque ».
Le 22 mai dans une lettre, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, avait formulé des « réserves » de l’administration US quant au processus suivi par le comité d’éthique de la BAD, chargé d’enquêter sur cette affaire et qui avait conduit à blanchir M. Adesina.
Dans la foulée, M. Adesina avait clamé son « innocence », en affirmant qu’il allait « continuer à travailler avec tous les actionnaires de la Banque ». Président de la BAD depuis 2015, Akinwumi Adesina, 60 ans, est le seul candidat à sa propre succession. L’élection doit se tenir fin août prochain.