L’achèvement de la constitution de la commission provisoire chargée de gérer les affaires du secteur de la presse et de l’édition a été annoncée et un communiqué de ladite commission a été publié soulignant la tenue de la première réunion de ses membres désignés.
Compte tenu de l’importance qu’accorde la Fédération marocaine des éditeurs de journaux à l’institution d’autorégulation de la profession, des efforts effectifs d’encadrement et de plaidoyer qu’elle a déployés au fil des années pour parvenir à cet acquis, ainsi que l’implication de ses membres élus à faire de la première expérience un succès jusqu’à la fin du mandat légal, elle réitère toutes ses positions antérieures auxquelles elle s’attache concernant la formule qui a été adoptée par le gouvernement et conduit le Conseil National de la Presse à cette situation. Elle réitère son attachement à la nécessité d’oeuvrer, dans les plus brefs délais, à mettre fin à la phase provisoire et à donner aux professionnels la possibilité d’élire les membres de l’institution d’autorégulation conformément à la loi et en conformité avec l’esprit de la Constitution, comme le stipule l’article 28.
Rappelant les positions antérieures de la Fédération et tous les efforts qu’elle a déployés pour parvenir à un consensus parmi les professionnels sur une formule juridique pour développer l’acquis de l’autorégulation de notre profession, elle souligne une nouvelle fois aujourd’hui qu’elle n’a point contribué à l’approbation ou soutenu la formule actuelle qui a été mise en oeuvre pour gérer les affaires du secteur. Ceci ne relève d’aucune considération envers les personnes ni de tout autre calcul subjectif mais d’un refus de la Fédération d’outrepasser les lois, les principes constitutionnels, et du sens naturel de l’autorégulation. Elle espère encore aujourd’hui que toutes les volontés sages coopèrent pour accélérer la sortie de la phase provisoire et le retour aux dispositions de la loi afin de développer l’expérience marocaine en matière d’autorégulation de la presse.
D’autre part, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux espère que la commission provisoire, qui a été désignée, s’attellera à la mise en oeuvre de solutions appropriées à tous les problèmes en suspens touchant de nombreux journalistes et entreprises de presse, selon une méthodologie objective respectant les lois, soucieuse de réaliser l’équité et l’égalité et ne fait preuve d’aucune injustice à l’endroit de la presse régionale ou des petites et moyennes entreprises.
La Fédération marocaine des éditeurs de journaux souligne qu’elle veillera à suivre les différentes actions de la commission provisoire en toute objectivité, honnêteté et coopération, et qu’elle demeurera, en même temps, un défenseur des intérêts et des droits de ses membres et de toutes les entreprises de presse nationales et régionales, de manière conforme à la loi et aux réalités de la profession.
Comme la Fédération marocaine des éditeurs de journaux avait exprimé, dès le début, son rejet de la formule gouvernementale qui a conduit le Conseil national de la presse à l’impasse, et souligné qu’elle n’était concernée par aucune disposition provisoire concernant l’avenir du Conseil en dehors de la volonté des professionnels, elle attire l’attention, aujourd’hui aussi, sur la nécessité d’éviter de faire de l’étape provisoire actuelle un autre instrument pour accentuer la division du corps journalistique marocain. Elle espère que l’ensemble des parties professionnelles prennent conscience de l’importance d’oeuvrer à un consensus productif et raisonnable afin de dépasser les dysfonctionnements et les crises dont souffre notre profession.
La Fédération marocaine des éditeurs de journaux souligne une nouvelle fois que la profession souffre aujourd’hui de crises, dont certaines sont quasi-existentielles, et que la profession de l’autorégulation fait partie des préoccupations et non pas la seule. Par conséquent, les défis, qui existent aujourd’hui, imposent de s’atteler rapidement à une réflexion collective sur les solutions et les approches appropriées pour traiter les crises du secteur, sans surenchères ni rabattage de cartes.
La Fédération considère que les enjeux auxquels le Royaume est confronté ainsi que les objectifs auxquels il aspire pour son avenir et les acquis obtenus dans de nombreux domaines nécessitent l’existence de médias nationaux professionnels et crédibles qui accompagnent les différents chantiers démocratiques, de développement et nationaux. C’est en ce sens que tout le monde se doit de prendre conscience de cette responsabilité et d’oeuvrer en conséquence.
La Fédération marocaine des éditeurs de journaux est à la disposition de tous ceux qui ont des intentions sincères d’action collective et commune, et tend la main à toutes les composantes professionnelles sérieuses, pour un véritable dialogue, pour gagner l’avenir et l’élaboration de visions professionnelles nationales en vue de faire progresser notre profession et améliorer les conditions de ses travailleurs.