En concert le samedi 7 mai dernier sur l’esplanade du Stade du 26 Mars, à Bamako, Salif KEITA, icône de l’Afro-pop, a fait sensation. Non seulement à travers ses grooves envoûtants, son public a pu apprécier aussi les vérités qu’ils a assénées à l’Algérie, accusée entre autres de « servir de base aux terrorismes qui opèrent au Mali ». « L’Algérie, c’est un pays raciste. L’Algérie et la Mauritanie entretiennent les terroristes qui attaquent chez nous. La MINUSMA doit foutre le camp! A bas la MINUSMA ! », a martelé l’auteur du « Mandjou », le titre qui a révélé Salif Keita en 1984.
Salif KEITA a le mérite de la clarté et de l’audace, il a dit tout haut ce que les Maliens ont toujours pensé tout bas. C’est pourtant un secret de polichinelle: c’est l’Algérie qui arme et finance le terrorisme au Mali, à travers ses relais jihadistes implantés dans ce pays, notamment les « Ansar Dine » d’Iyad Ag Ghali, à l’origine de la tristement célèbre offensive jihadiste en janvier 2013 contre Bamako, aux côtés d’AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique, fondée en 2007 sur les ruines du GSPC algérien, Groupe salafiste pour la prédication et le combat) et du MUJAO (Mouvement pour le Jihad en Afrique de l’Ouest)…
C’est l’Algérie qui a également été à l’origine de la création, en mai 2015, de la branche sahélo-saharienne de Daech, « l’Etat islamique dans le Grand Sahara » (EIGS). Ce groupe, dont l’émir n’était autre qu’un ancien élément de la milice armée du « polisario », Adnane Abou Walid al-Sahraoui, a démonétisé son rival Al-Qaïda au Maghreb islamique, il l’a surpassé sur l’échelle de l’horreur.