Le bilan de la fusillade qui s’est déclenchée lundi dans une localité au sud-est de Madagascar, suite à une manifestation contre l’enlèvement d’un enfant albinos, s’est alourdi à 19 morts, ont annoncé mardi les autorités malgaches.
« Dix-neuf personnes ont perdu la vie et 21 blessés sont toujours soignés » suite à des tirs contre une foule en colère qui avait tenté d’entrer dans une caserne de la gendarmerie dans la ville d’Ikongo, après des soupçons d’enlèvement d’un enfant albinos, indique un communiqué de la gendarmerie malgache.
Lundi, une source médicale a fait état de quatorze personnes tuées et 28 autres blessées.
Selon les autorités, au moins 500 personnes se sont rendues devant la caserne, certaines munies d' »armes blanches » et de « machettes » pour réclamer qu’on leur remette les quatre suspects.
Le commandant de gendarmerie nationale malgache, Andry Rakotondrazaka, a souligné dans une conférence de presse que « les gendarmes ont d’abord fait usage de gaz lacrymogène et tiré des coups de sommation, avant de recourir en dernier ressort à la légitime défense ».
À Madagascar, les familles des enfants atteints d’albinisme vivent dans une constante situation de peur face à la recrudescence des incidents d’enlèvements et de violence à l’égard de cette catégorie sans défense.
Les croyances et les mythes d’une autre ère qui sont associés à cette catégorie ont récemment resurgi et gagné de l’ampleur, en raison des difficultés socio-économiques traversées par ce pays d’Afrique australe, considéré comme l’un des plus pauvres au monde.
Plus de 13 cas d’enlèvement ont été enregistrés ces deux dernières années dans trois régions du Grand Sud, à savoir Anosy, Androy et Atsimo Andrefana. En mars dernier, le corps sans vie et mutilé d’un enfant d’environ 6 ans atteint d’albinisme a été découvert par les populations.
Face à cette situation alarmante, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé à un engagement fort de la part des autorités malgaches pour protéger les enfants atteints d’albinisme et leur permettre de profiter pleinement de leurs droits.