Expulsion de l’imam « frériste » Hassan Iquioussen: le ministre Darmanin débouté par le tribunal administratif de Paris 

La décision est tombée à l’instant: le tribunal administratif de Paris a suspendu l’expulsion de l’imam « frériste » Hassan Iquioussen vers le Maroc, déboutant ainsi  le ministère de l’Intérieur français qui avait ordonné son expulsion.

Le tribunal a estimé que l’expulsion de l’imam porterait une « atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale », rapporte l’agence AFP.

Gérard Darmanin avait annoncé la semaine dernière l’expulsion prochaine de l’imam né en France, mais de nationalité marocaine, accusé par les autorités françaises d’avoir tenu des propos antisémites, homophobes et « anti-femmes », lors de prêches ou de conférences, tenus il y a 20 ans pour certains.

Le ministre Darmanin a réagi immédiatement à la décision du Tribunal administratif de Paris, en annonçant sa décision de faire appel devant le Conseil d ‘État.

Dans un communiqué diffusé vendredi, il a indiqué être « bien décidé à lutter contre ceux qui tiennent et diffusent des propos de nature antisémite et contraires à l’égalité entre les hommes et les femmes ».

Qui est Hassan Iquioussen? 

Réputé proche des Musulmans de France (ex-Union des organisations islamiques en France), branche française des Frères musulmans, Hassan Iquioussen, né en 2 juin 1964 (58 ans) à Denain (banlieue de Valenciennes, Nord de la France), est décrit comme un représentant de « la tendance la plus dure et la plus virulente des Frères musulmans en France sur des sujets comme le statut des femmes ou le rapport aux juifs » (rapport sur « la fabrique de l’islamisme » (2018) pour l’Institut Montaigne, Hakim El Karoui).

Depuis décembre 2012, Hassan Iquioussen diffuse via sa chaîne Youtube des cours de religion ainsi que des conférences qu’il mène sur des sujets variés comme l’histoire ou la politique. La chaîne compte en novembre 2020 près de 29 millions de vues toutes vidéos confondues.

Il a attiré l’attention du grand public pour des propos « antisémites » et « négationnistes » vis-à-vis du génocide arménien.  Il y faisait également l’éloge d’Hassan el-Banna, le fondateur des Frères musulmans.