Réouverture du Gazoduc Maghreb-Europe: Alger a-t-elle lâché du lest?

« Je suis convaincu que notre partenariat avec l’Algérie est encore plus fort après une journée d’engagements« , a tweeté mercredi en soirée le Secrétaire d’État américain Antony Blinken, à l’issue de sa visite de travail à Alger.

 

 

 

 

 

C’est un secret de polichinelle: La réouverture du Gazoduc Maghreb-Europe acheminant le gaz algérien vers l’Espagne en transitant par le Maroc a été au centre de la visite de M. Blinken à Alger. Un indicateur, et pas des moindres: La présence du ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab lors de l’entretien du chef de la diplomatie américaine avec le président Abdelmajid Tebboune.

Il ne fait donc aucun doute que M. Blinken ait remis la question de la réouverture du GME sur la table, après la fin de non-recevoir opposée par Alger à Wendy Sherman, numéro 2 du Département d’État américain, lors de sa récente visite à Alger.

Alger est techniquement incapable de fournir l’Espagne en gaz via le seul gazoduc Medgaz qui relie les installations algériennes de Béni Saf jusqu’au port d’Almería en Espagne en passant sous la mer Méditerranée.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, principal fournisseur de gaz à l’Europe (48% des besoins européens), a rendu impérieuse la réactivation du gazoduc Maghreb-Europe, dont le contrat a été rompu unilatéralement par Alger fin octobre dernier. 

Le refus d’Alger de rouvrir les vannes du GME est dû principalement à son hostilité envers le Maroc mais aussi à sa crainte d’irriter son allié russe traditionnel, engagé dans une « guerre » tout azimut avec l’Occident, aggravée par son action militaire contre l’Ukraine depuis déjà un mois.

On comprend dès lors pourquoi les États-Unis pèsent de tout leur poids pour amener Alger à lâcher du lest.

Les « engagements » évoqués par M. Blinken dans son tweet laissent-ils présager la réouverture du GME?

Wait and see…