POURQUOI ALGER S’EST ATTIRÉ LES FOUDRES DES ÉTATS-UNIS ET DE L’EUROPE

Rappelez-vous: Wendy Sherman, numéro du Département d’État américain, s’est rendue les 9 au 10 mars à Alger. Le motif invoqué officiellement à ce déplacement était la tenue du « Dialogue stratégique » entre Washington et Alger. Au fait, Mme Sherman s’était déplacée à Alger pour demander à cette dernière d’augmenter l’approvisionnement en gaz de l’Europe en rouvrant le gazoduc Maghreb-Europe qui passe par le Maroc et qu’Alger a décidé de fermer fin octobre 2021.

La demande formulée par Wendy Sherman, surnommée « Silver Fox » (la renarde argentée), l’une des diplomates les plus puissantes du monde, a été refusée par Alger, qui craignait d’irriter son allié russe, engagé depuis un mois dans un bras de fer avec l’Occident, sur fond de guerre en Ukraine, indique la Radio France Internationale. « L’Algérie a été « par inadvertance » impliquée dans la crise russo-ukrainienne et sa position est délicate », indique RFI. 

 

 

 

« De peur de « déplaire » au Kremlin et de voir ses relations diplomatiques avec Moscou, l’allié international traditionnel du pays, se détériorer, Alger aurait choisi de traiter la question de l’augmentation du gaz vers l’Europe avec « une extrême prudence » », relève la même source.

Alger a même renié son engagement à augmenter l’approvisionnement de l’Europe en gaz, via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie, pour ne pas parler de cet autre engagement à continuer de fournir du gaz en quantités suffisantes à l’Espagne, malgré la rupture, décidée unilatéralement par Alger fin octobre dernier, du contrat de gazoduc Maghreb-Europe, reliant l’Algérie à l’Espagne, via le Maroc.

En faisant ainsi le jeu de Moscou, Alger s’est attirée les foudres et des États-Unis et de l’Europe qui veut réduire sa dépendance du gaz russe.