Vidéo. Pékin: Au coeur des Jeux olympiques d’Hiver (Par Abdelghani AOUIFIA)

Par Abdelghani AOUIFIA*

Au quartier de Sanlitun, au cœur de Pékin, l’ambiance est festive. De nombreux Chinois, jeunes et moins jeunes, ont bravé le froid glacial qui s’abat, ce mercredi soir, sur la capitale pour venir exprimer leur joie de voir leur pays accueillir les Jeux olympiques (JO) d’hiver (Pékin-2022).

 

 

 

 

Dans ce quartier où se côtoient d’innombrables immeubles flambant neufs abritant les grandes marques mondiales, les principales artères sont pavoisées aux couleurs des drapeaux chinois et olympique, encadrés par des mascottes géantes du tigre, ce mammifère symbole de la célébration du nouvel an lunaire dans ce vaste pays millénaire.

Le félin au pelage flamboyant représente la force, le courage, l’indépendance ou encore le charisme inné. En 2022, il est allié à une autre puissance naturelle, l’eau, vitale et pure, qui annonce, dans la tradition chinoise, la promesse de braver les obstacles et d’éteindre les feux menaçants.

La coïncidence a voulu que la célébration de ces valeurs de courage et de bravoure intervienne au moment où Pékin se prépare pour accueillir dès jeudi cette 24è édition des JO d’hiver, un événement planétaire que la Chine veut absolument réussir pour montrer au monde entier sa résilience face à l’adversité incarnée par la pandémie du Coronavirus et les chocs économiques et sociaux qui y sont associés.

«Je suis très heureux de voir les JO d’hiver se dérouler chez-nous. Nous voulons partager nos expériences avec le monde », indique un jeune Pékinois, résumant un sentiment et un enthousiasme presque généralisé défiant la pandémie et ses souffrances.

Depuis le 31 juillet 2015, date à laquelle Pékin a été officiellement choisi par le Comité International Olympique (CIO) pour abriter les JO d’hiver, les Chinois se sont retroussés les manches pour offrir au monde des Jeux à la hauteur d’un pays vers lequel les yeux du monde se tournent pour les prouesses qu’il ne cesse de réaliser dans tous les domaines.

Mettant à profit l’expérience acquise lors des JO d’été organisés à Pékin en 2008, la Chine se prépare, 14 ans après, à livrer des jeux tout aussi grandioses.

En droit de s’enorgueillir d’être la seule ville au monde à avoir organisé JO d’été et JO d’hiver, Pékin veut saisir l’occasion pour présenter au monde non seulement l’histoire et la civilisation riches de cet Empire du Milieu, mais surtout comment la technologie peut être mise à profit pour la promotion des valeurs d’amitié, du partage et de solidarité que le sport incarne.

En cette ère de pandémie, l’intelligence artificielle a été magistralement déployée par la Chine dans une variété de rôles durant ces jeux, avec pour mission centrale de réduire le contact entre humains et contenir la propagation d’un virus malicieux.

Des robots seront, ainsi, utilisés pour les services de désinfection, de prise de température et de contrôle de la transmission du Covid-19. Ils seront déployés dans les hôtels et les villages olympiques ainsi que sur les sites abritant les compétitions.

En droite ligne de leur stratégie « tolérance-zéro », qui a prouvé son efficacité face au Covid-19, les autorités chinoises ne semblent rien laisser au hasard pour protéger cette grande fête sportive, mettant au point un protocole sanitaire des plus strictes. Une véritable bulle sanitaire est mise en place pour éviter que l’omicron ne gâche le rendez-vous mondial.

Par ailleurs, une flotte de véhicules-robots sera mobilisée pour assurer des services de navette dans l’un des sites olympiques situé dans les faubourgs de Pékin.

La technologie sera également mise à profit pour la diffusion des compétitions et autres événements olympiques, une composante cruciale pour la réussite des JO. Afin d’offrir la meilleure image possible, de nouvelles technologies de broadcasting seront utilisées dont le livestreaming 8K Ultra High Definition et les répétitions instantanées 360 degrés.

Le déploiement de toute cette technologie a été rendu possible à la faveur de la mise en service large et extensive du réseau 5G, qui couvrira tous les sites retenus pour les JO ainsi que le réseau de transport dédié aux compétitions. Un accès illimité à Internet haut débit est assuré aux délégations tout au long de l’événement.

Pratiquement aucun aspect des jeux n’échappera aux nouvelles technologies lors des JO de Pékin, y compris le contrôle des émissions de CO2 lors de la régulation de la température des salles devant abriter des compétitions comme le skating, le speed skating ou le hockey. Selon les organisateurs, la technologie devrait réduire à presque zéro les émissions de CO2 lors des Jeux.

Tout cet arsenal technologique est déployé avec le soin de préserver la simplicité propre à la culture chinoise. Le Président chinois, Xi Jinping, l’a justement souligné dans une intervention par vidéo-conférence devant la 139è session du CIO, tenue jeudi, quand il a indiqué que « la Chine est prête à offrir au monde des Jeux olympiques simples, sûrs et splendides ».

Au-delà des aspects organisationnels, les autorités chinoises veulent faire des JO une vitrine pour encourager les jeunes Chinois à pratiquer les sports d’hiver.

Après avoir obtenu le droit d’organiser les Jeux, les autorités arguaient que la Chine, pays de street sports par excellence, dispose d’un grand potentiel pour la promotion des sports d’hiver. Un objectif déjà réalisé avant même le début des compétitions. Selon le directeur général du département de la planification au sein du comité d’organisation, Li Sen, l’objectif d’engager 300 millions de personnes dans les sports d’hiver est d’ores et déjà concrétisé.

Selon le responsable, pas moins de 346 millions de Chinois prennent part à des sports d’hiver, relevant que le pays compte désormais 654 espaces de patinage sur glace au standard olympique et 803 stations de ski intérieures et extérieures.

A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux, l’esprit olympique semble flotter sur le Grand Pékin et au-delà sur toute une Chine qui veut faire des JO une vitrine de solidarité humaine qui montre que rien ne peut se dresser devant le génie humain même un virus mutant et malicieux.

Journaliste MAP