L’empire de facebook vacille, mais ne s’écroule pas encore. Surtout après les révélations de l’ancienne employée du réseau social, Frances Haugen, à qui on a organisé des auditions au sénat américain en octobre et plus récemment au parlement européen et devant les parlementaires français. Ce rapprochement vient dans le cadre de l’instauration d’une réglementation au sein du digital afin de bien cadrer le rôle des GAFA (GAFA désigne quatre des entreprises les plus puissantes du monde de l’internet: Google, Apple, Facebook et Amazon.) en Europe et plus précisément en France.
Frances Haugen compte parmi les lanceurs d’alerte la plus dynamique et très engagée dans un discours très clair sur les risques, les dangers des produits de Facebook. Devant l’assemblée nationale, elle n’a pas prononcé le nom de Mark Zuckerberg, parce que pour elle il ne s’agit pas d’individu à pointer du doigt, mais il est question d’un système propre à ce géant des réseaux sociaux et des communautés qui prennent des décisions et tracent la ligne éditoriale.
Ce qui nous intéresse dans l’ouverture d’une telle affaire, est la question relative à la colère dont facebook tire des bénéfices. Selon notre lanceur d’alerte, « La colère, c’est ce qui engrange le plus grand nombre de clics. Facebook connaît les solutions, mais ces solutions enlèvent, ici ou là, un peu de profit« .
Il s’ajoute à cela la problématique de la modération, vu le nombre incroyable de langues parlées et écrites. Est-ce que Facebook a suffisamment de modérateurs pour chaque langue afin de mener correctement le rôle de la modération des contenus néfastes. Ce qui est étonnant lors de cette audience, cette révélation fabuleuse autour de la langue arabe: « Il y a beaucoup de langues qu’on ne comprend pas, chez Facebook, et qui sont dans des zones très fragiles (…). Aujourd’hui par exemple, l’arabe est considéré comme une seule langue, alors que c’est une famille de langues très différentes ».
Cela dit, il faudrait imaginer la complexité de détecter les nuances, la sémantique et mettre en place une modération digne de ce mot. Surtout que nos jeunes passent beaucoup de temps au sein de cet univers et qu’ils sont exposés à de multiples messages de haine et de violence.
La plupart des lanceurs d’alerte sont des anciens salariés de cette firme, mais ils n’ont pas le même courage qui a poussé Frances Haugen à braver la peur d’être menacée et coupée du monde. Elle a fait ce pas géant pour nous introduire à l’intérieur de ce royaume énorme qui manipule les opinions publiques. Le danger est là et le temps d’agir doit être animé par l’éveil et la vigilance de la part des instances supérieures qui doivent instaurer une réglementation de ces réseaux sociaux.