« Le régime criminel des Al-Saoud profère des menaces contre l’Algérie à l’ONU ». Jamais un média algérien n’aurait osé un tel dérapage s’il n’avait pas reçu l’aval de la junte militaire. Propriété de Lotfy Nezzar, fils aîné de l’ancien ministre de la défense Khaled Nezzar, architecte et maître-d’oeuvre de la sanglante décennie noire (années 90 et son long cortège funèbre: 250.000 morts), le média qu’on ne nomme pas par charité, tellement sa bassesse fait pitié, l’a pourtant osé. Ce torchon dégoulinant de haine s’en est même pris nommément au Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salman (MBS), en déterrant l’affaire du meurtre de l’ancien journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Que s’est-il alors passé pour que la junte s’autorise par médias interposés une attaque aussi violente contre « le régime criminel des Al Saoud »?
« Sahara occidental: graves propos de l’ambassadeur saoudien à l’ONU« , titre le pourtant très « indépendant » portail « Tout sur l’Algérie », qui a qualifié d’ « inédits » les propos de l’ambassadeur saoudien à l’ONU, Abdallah Y. Al-Mouallimi.
Ne nous y trompons pas: L’Arabie saoudite, qui a participé à la Marche verte le 6 novembre 1975, a toujours soutenu la souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes, tout comme les autres pays arabes d’ailleurs. À l’évidence, il n’y a rien d' »inédit » dans la position du royaume saoudien frère sur la question du Sahara marocain.
Quelle mouche a donc piqué la junte militaire pour s’en prendre en des termes violents à l’Arabie saoudite?
Selon les médias à coloration vert-kaki, le « délit » de l’ambassadeur saoudien serait d’avoir pointé l’Algérie en tant que partie prenante au conflit créé autour du Sahara. Al-Mouallimi « a appelé l’Algérie, en évoquant « toutes les parties concernées », à faire preuve de sagesse et d’objectivité« , écrivent-ils.
Voilà qui semble avoir mis en rogne la junte militaire, qui ne peut en effet plus jouer sur les deux tableaux, en excipant de sa fausse-vraie neutralité dans le conflit, alors que c’est elle qui héberge, finance et arme le « polisario ». Sur ce point, l’ambassadeur saoudien n’a rien à se reprocher, pas plus d’ailleurs que l’ONU ou encore le Conseil de sécurité qui pointe l’Algérie en tant que partie prenante au conflit.
Mais passons, car ce qui semble avoir fait le plus mal au régime militaire finissant, c’est quand l’ambassadeur saoudien a exprimé le refus de son pays de « toute atteinte aux intérêts supérieurs du royaume du Maroc frère et sa souveraineté ou à son intégrité territoriale ».
Il n’en a pas fallu plus pour que les satrapes tapis au Club des Pins, à Alger, se sentent menacés, eux qui ont fait du conflit autour du Sahara une « question existentielle »!!! « C’est une menace claire que le représentant permanent de l’Arabie Saoudite aux Nations unies vient de proférer à l’endroit de l’Algérie. C’est la première fois que le régime des Al-Saoud fait preuve d’autant d’inimitié à l’égard de notre pays d’une façon aussi directe« , aboie le site pro-services algériens, poussant le délire jusqu’à alléguer que ce prétendu « revirement saoudien » serait dû au refus de la junte de « la médiation saoudienne » entre le Maroc et l’Algérie.
En attaquant l’Arabie saoudite, la junte veut prêcher le faux pour avoir le vrai. Et pour dire vrai, cette junte doit désormais s’attendre à de très mauvaises surprises de la part de Ryad.