On s’y attendait. Les partis politiques jettent toutes leurs munitions sur l’arène. Notamment, dans les rues de nos villes. Pas forcément en termes de « vivacité » au niveau de la campagne électorale. Les stocks des affiches et des flyers devant être « distribués », on a droit aux « déversements » à tout va.
Ceux qui promettent, entre autres, la propreté de nos villes, les salissent bien.
Ma boîte aux lettres a été « défoncée », comme celles de mes voisins. Je suis privé de son caractère privé et le concierge me promet, et en sa promesse je crois, qu’il va arranger « ça » dès jeudi matin.
Ailleurs, ça doit être le même état des lieux.
Je ne sais pas ce qu’on en pense les QG des formations politiques. Ils n’ont pas pris la peine de sensibiliser leurs antennes quant à l’importance de ces « petits détails ».
Prises par les derniers moments du compte à rebours, les directions partisanes ont la tête dans le 8 septembre. Ce mercredi fatidique. Jour d’examen face à l’électorat.
Dans la foulée, l’on assiste à une sorte de course contre la montre. Ailleurs, on consacre les ultimes moments pour essayer de « convaincre » ou « séduire » les « indécis ». Ici, pour certaines chapelles, on donne l’air de s’adresser à tout le monde et à personne.
L’ancien chef du parti de la Lampe en a bien livré, dimanche 5 septembre, la démonstration. En s’en prenant, outre au patron de la Colombe et par ricochet au chef de file de la formation de la Rose, mais aussi aux femmes et hommes des médias et aux artistes. Voulant tirer sur toutes celles et tous ceux qui ne suivent pas la voie crue lactée qui est la sienne, il a bien mis du monde sur le dos de « sa » formation. Le chef actuel du parti et son entourage doivent s’en mordre les doigts. Mais, il est vrai qu’ils pourraient bien sortir la fameuse formule de fortune: « Abdelilah Benkirane ne parlait pas au nom du parti, mais s’exprimait à titre personnel. Seules comptent nos prises de positions officielles, émanant des voix et par les voies officielles ! ».
Un argumentaire qui ne tient pas la route. Sachant surtout que le site lampiste officiel, sous la houlette du syndicaliste Mohamed Yatim devenu, pour un temps, ministre de l’Emploi, en a repris bien des extraits.
Lundi 6 septembre en soirée sur une chaîne de télévision, on a eu droit, par le truchement d’une capsule à une nouvelle sortie de Lahcen Daoudi. L’ancien ministre a puisé pratiquement dans le même encrier. Il parlera de presse de caniveau, de journalistes vendus et, terme qu’il chérissait avant d’hériter d’un portefeuille, il reparlera « des Escobars ». On ne sait pas s’il signifie ce qu’il dit, s’il prend acte et fait de la gravité d’un tel qualificatif ou si « ça » lui échappe. Une terminologie qui ne serait de nature à convaincre, mais « à charger ses troupes », me dit un observateur avisé.
Ceci dit, l’ancien chargé des Affaires générales ne manquera pas de bifurquer sur son leitmotiv: le quotient électoral. Bien qu’il s’agisse d’un dispositif, ayant force de loi, qui est passé par les voies légales et qui a été adopté par le parlement, pour Daoudi il ne s’agirait que d’un « instrument pour barrer la route au PJD ».
L’ancien ministre va plus loin lorsqu’il évoque les grands projets structurants du Royaume (TGV et autres) et où, tout en reconnaissant qu’ils étaient lancés, sur impulsion royal, du temps du gouvernement Jettou, il y cherche la main du PJD. C’est à croire qu’il a la mémoire courte quand son parti, avec son populisme devenu légendaire, exprimait son « opposition ».
Et ce « leitmotiv », on le retrouvera aussi dans une vidéo du maire sortant de Casablanca. Abdelaziz El Omari, qui a migré de Hay Mohammadi pour se présenter à Ain Chock, n’y voit qu' »une bricole » ( dans le sens populaire du terme) érigé contre son parti.
Le responsable, qui est aussi parlementaire, versera, par ailleurs, dans le même registre de Benkirane et de Daoudi en approchant le déroulement de la campagne électorale. Et ce, en mettant en cause « l’origine inconnue du financement de la campagne », même sans le désigner nommément, du parti de la Colombe. De là apparaît qu’il s’agit bel et bien d’une « orchestration » qui ne trompe pas.
Et pour enfoncer davantage le clou, le maire sortant mettra à son compte tous les projets structurants qui sont en train, depuis quelques années, de changer le visage de la capitale économique. Alors que tout un chacun sait qu’il n’y est pour rien. Il s’agit de projets initiés par le Roi dans le cadre d’une vision globale qui concerne, également, d’autres villes du Royaume. S’il ne s’agit pas de « mensonge », ça ressemble à une appropriation pour le moins indue ! Sinon qui ne servirait qu’à induire les électeurs en erreur.
Or, ce sont ces électeurs qui sont attendus pour s’exprimer.
Aux urnes, Citoyennes et Citoyens. Parce que vos voix comptent !