L’ex-chef du gouvernement et ancien patron du PJD, Abdelilalh Benkirane, est sorti de son hibernation politique qu’il s’est imposée, lui-même, pendant la campagne électorale. C’est à la demande d’un ami, dit-il, qu’il s’est décidé à parler après avoir su que des choses, pas du tout catholiques, se préparent pour les élections du mercredi prochain.
On connaissait Benkirane plus malin, plus intelligent et surtout plus « têtu » pour changer d’avis d’un jour à l’autre sans raison valable. Mais de là à croire à la théorie du complot pour la simple raison que des médias ou des observateurs politiques donnent le RNI gagnant aux législatives et avancent qu’Aziz Akhannouch serait le prochain du chef du gouvernement, ce n’est pas vraiment sérieux.
Sincèrement, on croyait les dirigeants islamistes plus forts qu’ils ne l’ont montré, ces derniers jours, surtout qu’ils disposent d’une base électorale très fidèle. Mais de là à mobiliser Driss El Azami et Abdelaziz Aftati pour flinguer le chef du RNI, cela ne ressemble pas au PJD que l’on connaît. C’est d’autant plus incompréhensible que Benkirane a été appelé à la rescousse pour abattre ce « monstre » d’Aziz Akhannouch qui fait peur en le taxant de tous les maux.
L’ex-chef du gouvernement est un politique aguerri, qui a les défauts de ses qualités, mais en tant qu’avocat général, il a raté son réquisitoire contre Akhannouch. Un réquisitoire très violent qui frise l’insulte et le mépris tout en versant dans les propos blessants que Benkirane avait toujours évités de proférer envers ses adversaires politiques.
Le comble, c’est qu’en voulant démolir Akhannouch, l’ex-patron du PJD se contredit avec lui-même en oubliant qu’il n’avait pas tari d’éloges sur lui en le qualifiant d’homme : « Très sympathique et dynamique qui jouit d’une grande crédibilité. En tant que président du RNI, il va donner un nouvel élan à ce parti… ».
Qu’est-ce qui a changé depuis pour que cet homme devienne l’ennemi public du PJD jusqu’à ce que Benkirane sorte de son mutisme pour mettre la main dans la pâte et le « dézinguer » avec autant de rage. Benkirane, en fin politicien que l’on connaissait, n’aurait pas dû écouter le conseil de son « ami » pour faire cette sortie de piste.
À notre connaissance, les élections n’auront lieu que le mercredi 8 septembre, le RNI n’a pas encore gagné et Akhannouch n’est pas désigné chef du gouvernement. Petit rappel constitutionnel: c’est le Roi qui nomme le chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections législatives.