LE « TOUS POURRIS » OU COMMENT LE « PARTI DES ABSENTIONNISTES » RISQUE DE REMPORTER LES ÉLECTIONS!

Arrêtez vos pronostics, le « parti des abstentionnistes » a déjà gagné! Pas la peine d’essayer de convaincre qui que ce soit, « ils sont tous pourris! », grogne ce citoyen contre une nuée de VRP venus distribuer ce samedi matin leurs tracts sur la terrasse d’un café, à Salé, s’interrogant sur l’utilité même de cette campagne « sans âme », ni « enjeux »… 

Vous avez donc bien lu: « Ils sont tous pourris »! Un anathème jeté à tout bout de champ mais qui doit nous interpeller sur cette défiance populaire dangereusement croissante à l’égard des partis politiques transformés honteusement en « boutiques électorales »!!!

Face à ce mal chronique, les partis ne font rien ou presque pour réhabiliter le politique dans le regard des citoyens, pas plus d’ailleurs que les autorités dont la neutralité passive  conforte malheureusement le sentiment communément répandu que la classe politique est entièrement « corrompue ».

Le silence des autorités face aux accusations pourtant graves portées jeudi dernier par le chef du PAM, Abdellatif Ouahbi, à l’encontre du Rassemblement national des indépendants (RNI), témoigne de cette passivité qui n’encourage nullement le citoyen à retrouver le chemin des urnes pour élire ses « représentants ».

Ce n’est pas en matraquant le citoyen avec des tracts publicitaires genre « Allez voter! », que les autorités vont remédier à la désaffection populaire à l’égard du politique.

Comme les citoyens, les partis ne sont pas au-dessus de la loi et le principe constitutionnel corrélant responsabilité et reddition des comptes ne doit pas rester un vain mot.

Sa Majesté le Roi a été on ne peut plus clair en affirmant, dans son dernier discours à la Nation,  que « les élections ne sont pas une fin en soi », mais « un levier pour la mise en place d’institutions crédibles dont la vocation est de servir l’intérêt général, de plaider les Causes nationales ».

Or, nombre de politiques ont apporté la triste preuve qu’ils ont été « élus » pour se servir et non pas pour « servir l’intérêt général », à plus forte raison la première cause nationale. L’inaction déconcertante des partis face à un entourage résolument hostile, pour ne pas parler de leur manque d’initiative face à la pandémie du coronavirus, illustre cette démission préoccupante de la « classe politique », ou ce qu’il ne reste.

Parlons clair, parlons vrai: La rupture avec les pratiques rédhibitoires du passé, à leur tête  la rente politique, doublée d’une intransigeance à l’égard des élus corrompus, s’avère nécessaire pour redonner espoir aux Marocains.

Le reste n’est que mauvaise littérature.