Scène politique. Le jeu des ombres (XVII). Qui veut la peau de Latefa Ahrrare et de Fatima Khair?

Il ne faut pas forcément être un homme pour être misogyne. Il y a aussi des femmes misogynes. En condensé, il y a des personnes misogynes autant qu’il y en a des misandres.

Mais, il ne s’agit pas, ici, de procéder à une quelconque distribution des qualificaifs à vocation ni sociale ni psychologique. Plutôt, il est question de tenter de démêler un écheveau. Celui qui consiste, dans ce cas d’espèce, à faire dans l’ex cathedra moralisant. La mise en circulation des noms des candidates et des candidats aux prochaines échéances électorales révèle, à bien des égards, certaines pathologies sociétales. À commencer par le fait d’admettre qu’il y a, outre les spécialistes du commerce électoral, des femmes et des hommes qui ont envie de servir leurs concitoyennes et concitoyens et, par ricochet, leur pays.

À dessein, ou juste par effet néfaste de jalousie ou encore pour tuer dans le fœtus une ambition, certaines et certains ne manquent ni d’ingéniosité maladive ni de procédés malsains pour descendre autrui.

Il est clair qu’on ne peut plaire à tout le monde et à son père, comme il est naturel de ne pas se retrouver dans une proposition politique, s’il en existe, ou son contraire. Nietzsche aurait parlé du Voyageur et son ombre !

Soit ! Le hic, relevant par excellence du pathos, est quand on met de côté la compétition politique pour s’attaquer aux personnes.

En effet, des voix à la dissonance clouée aux lèvres, qui se disent pourtant démocrates, ne s’empêchent pas de mouiller leurs discours dans l’encrier de la sottise béate, voire de la haine

En voilà qui vous disent que les riches ne doivent pas se présenter aux élections ! D’autres, croyant détenir la science infuse, alors qu’elle n’est que prétention diffuse, avancent que les artistes n’auraient pas le droit de tenter de briguer un mandat de représentation. Alors que ces personnes sont des citoyennes et des citoyens éligibles. Et que seul le cadre légal décide de qui peut ou ne peut pas se présenter aux élections. Point, on ne revient pas à la ligne !

Le cas qui m’a le plus choqué dans cette séquence est la cabale, menée tambours battants, contre deux artistes marocaines. J’ai nommé Latefa Ahrrare et Fatima Khair, les deux se présentant sous les couleurs du parti de la Colombe. Deux citoyennes marocaines qui ont décidé de se frotter à l’acte politique en descendant sur l’arène.

Et cela ne semble pas avoir été du goût de certains milieux. On y voit bien la main de ceux qui détestent l’art et les artistes certes, mais ils ne sont pas les seuls. Hélas ! Ces deux cas ne sont que les plus visibles. Car, il y a pire. Dans certaines circonscriptions, des « politiciennes et politiciens », aussi impolis les unes que les autres, ne se privent pas de fouiner dans la vie privée de leurs concurrents et concurrentes pour la « balancer » sur la place publique. Détestable stratagème s’il en est.

Des pratiques qui jettent davantage d’ombre sur une scène politique où l’on cherche, encore et toujours, un peu de lumière.