Cyril Ramaphosa: « Les institutions de l’Etat en Afrique du Sud ont été affaiblies par la corruption qui a régné durant le mandat de Jacob Zuma »

Les institutions de l’Etat en Afrique du Sud ont été affaiblies par la corruption qui a régné durant le mandat de l’ex-président Jacob Zuma, a affirmé jeudi le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Le phénomène de «la capture de l’Etat», qui renvoie à la corruption généralisée qui avait gangrené le pays durant la dernière décennie, a eu un «effet toxique» sur les structures de l’Etat, a déclaré M. Ramaphosa lors de son témoignage devant la Commission judiciaire d’enquête sur la corruption.

Notant que cette situation a nui à la confiance des citoyens dans l’Etat de droit et les institutions chargées de l’application de la loi, il a souligné que la reconstruction des structures de l’Etat nécessitera un certain temps.

«La capture de l’État a existé en tant que projet bien organisé qui a influencé les processus politiques et juridiques. Les personnes impliquées étaient également protégées et celles qui lui ont résisté ont été soit expulsées ou elles ont dû quitter de leur propre gré parce qu’elles ne pouvaient pas le supporter», a-t-il soutenu.

M. Ramaphosa, qui a déjà témoigné pour la première fois devant la Commission en avril dernier, avait exprimé sa disposition à être interrogé sur toutes les questions faisant l’objet d’une enquête de la commission. Sa deuxième comparution était initialement prévue les 31 mai et 1er juin.

La Commission d’enquête, qui porte également le nom de son président, Raymond Zondo, a été mise en place pour enquêter sur le phénomène de la « capture de l’État » qui réfère aux vastes détournements de fonds publics par des hommes d’affaires, des politiciens et des fonctionnaires durant les deux mandats de l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018).

M. Zuma avait refusé, à plusieurs reprises, de respecter la décision de la Cour constitutionnelle qui l’a obligé à apporter son témoignage devant la commission concernant les accusations de corruption portées contre lui.

Suite à ce refus, la commission judiciaire avait déposé une requête demandant son emprisonnement. La plus haute juridiction du pays l’a condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice.