Scène politique. Le jeu des ombres VI (Par Abdelhadi Gadi)

Du discours politique en temps d’élections…

En termes génériques, on ne peut appréhender les fondements et les sens d’un discours politique qu’en l’adossant au canevas d’une  certaine contextualisation.

Indépendamment de cela, le discours politique ne pourrait être considéré que comme une filialisation d’un ensemble d’énoncés ajustés en phrase. Voire, agencés pour la circonstance.

Alors même que le discours politique, celui des acteurs politiques, est une inscription dans le temps qu’on ne peut dissocier du temps sociétal. Il est censé, de fil en aiguilles, être non seulement l’écho de son contexte immédiat, mais aussi porteur de promesses pour un mieux être social. Il n’est pas légitimation de l’actant politique. Il est dans l’envie que cet actant pourrait donner à autrui pour un Advenir meilleur.

Nos femmes et nos hommes politiques, professionnels ou amateurs, ont-ils l’étoffe pour ?

Il ne s’agit guère d’une remise en question, mais d’un appel à une mise à niveau.

À suivre les récentes sorties des uns et des autres, on est en droit de s’interroger: Où en sommes-nous ?

À peu d’exception près, sauf l’éclairage des plateaux, on serait dans la « reproduction » de certains schémas qui n’annoncent pas de vraies ruptures. Ce n’est nullement un jugement de valeur, mais un constat.

La manière même de l’énonciation ne change pas. Entre le « Je » parlant au nom d’un « Nous » partisan qui s’adresse à un « Vous » sociétal. La contextualisation d’une telle prise de parole politique devrait faire l’objet d’une analyse plus profonde. Gardons-nous des généralisations, on se contentera d’avancer quelques pas, au risque de rechute !

Il y a un « Nous » partisan qui s’engage, un autre qui émet des souhaits, un autre encore qui s’interroge encore, et un tout autre qui n’arrive pas à formuler un paragraphe correct en quatre phrases. Les silencieux qui croient faire du bruit en se barricadant dans les formules désuètes d’il y a très longtemps, mieux vaut ne pas parler ! Les chapelles sont ce qu’elles sont !

Ceci dit, qu’est-ce qui a changé ? Ce n’est pas une question. C’est un questionnement.

Depuis le 1er août, à une ou deux exceptions près, le paradigme n’aurait pas connu de mue spectaculaire. On nous ressert les mêmes plats réchauffés. On veut s’inscrire dans la droite ligne des attentes de l’électorat qu’on voudrait séduire d’ici le 8 septembre. On dit ses attentes devant les caméras.

L’électorat a certainement l’air d’entendre sa propre voix. On parle d’enseignement, de santé et d’emplois. Le destinataire d’un tel discours en sait plus que ceux qui en parlent. Il les vit au quotidien, en souffre et voudrait avoir des alternatives. Il n’a plus envie, comme quelqu’un qui subit une malheureuse histoire d’amour en écoutant une chanson languissante, de faire dans une démarche de « déplacement », dans le sens  psychologique du terme.

La question citoyenne est simple : « And so what !? ».

Entre un « Nous partisan » qui s’engage et un « Nous partisan » qui se cherche, ce n’est pas son affaire ! Les citoyennes et les citoyens ont besoin de réponses. Claires et nettes.

Les « Si » qui ne finissent pas lassent. Ils en ont vu des vertes et des pas mûres ! Après le 9 septembre, ils veulent du neuf !

Point, on ne revient pas à la ligne.

Cela relève de l’impératif d’une rupture.