Scène politique, le jeu des ombres III (Par Abdelhadi Gadi)

De la transhumance politique. Quand on les entend en parler, on les croit. Quand on voit ce qu’ils font, on s’interroge sur la crédibilité quand ils passent leur temps à nous casser les tampons.

La chanson qui vous viendrait à l’esprit n’est qu’un prétexte. Un pré-texte.

Pour autant, il ne s’agit guère d’une devinette. Cela relève du simple constat. « Ils », ce sont les formations politiques.

En quête de l’Absolu du Relatif de cet « Ailleurs », poussons le décryptage d’un champ politique par trop crypté.

Dans l’absolu, ils sont tous contre la transhumance. Ils n’aiment pas quand on leur ravit une valeur crue sûre. Mais, ils trouvent matière à arguer quand ils font « une belle prise ». On est quasiment dans une sorte d’addiction généralisée et non assumée qui se refuse de porter son nom sans voile ! Ici, nous sommes dans le relatif, objectivement appréhendé.

En fait, si la transhumance figurait parmi les disciplines olympiques, on aurait pu battre bien des records. Le rapprochement est à peine exagéré.

Or, il n’y a qu’à jeter un regard, serait-il fugitif, au rétroviseur pour s’en rendre compte. L’histoire nous renseigne qu’il y en a qui ont fait le tour du spectrum politique. Sans sourciller !

On consentirait volontiers que les électeurs, cette masse des voix n’ayant rien de monolithique, seraient beaucoup plus portés sur les personnes que sur les partis et leurs « programmes ». Ce qui induit, tout « naturellement », que les formations politiques courent derrière de possibles têtes de listes capables de « séduire » l’électorat. Pour ne pas pousser le bouchon plus loin et dire de « ramener des voix ». On en a tellement ergoté qu’il n’y a pratiquement plus rien à en redire.

Serait-ce alors un hasard qu’on parle d’un Mercato pré-électoral que d’une compétition devant avoir en toile de fond des offres programmatiques ! Claires, nettes, chiffrées et ventilées dans le temps. Pas besoin de loupes, c’est loupé, quasiment personne ne voudrait s’aventurer sur ce terrain.

Oui, on avancera « la fin des clivages » d’ordres polarisants.

Oui, on dira que gauche et droite ne sont plus des droites parallèles.

Oui, on insinuera que tout cela relèverait de la « préhistoire ».

Nonobstant cette approche axiomatique, qui n’inspire aucune indulgence, il n’en demeure pas moins que quelque chose ne tourne pas rond. Et l’électorat, lui, tourne en rond !

Le vrai « Ailleurs » est, dès lors, vraisemblablement ailleurs. Et il incombe aux acteurs politiques de nous donner de la visibilité. Voire, de la lisibilité. Sans être tentés de nous renvoyer, par des discours assertifs, dans les bras de Morphée. Si ce n’est dans la sidération collective !