Pedro Castillo, le candidat du Peru Libre – parti de gauche socialiste et marxiste–léniniste, a été officiellement élu lundi président du Pérou, devenant ainsi le premier chef de l’État sans lien avec les élites politiques, économiques et culturelles.
L’élection de ce syndicaliste rural de 51 ans à la tête du pays andin de 33 millions d’habitants a été confirmée dans la soirée par le Jury national électoral (JNE) après un scrutin très serré face à son adversaire de la droite populiste Keiko Fujimori.
Né dans un village de la région de Cajamarca (nord), où il a été enseignant dans une école rurale pendant 24 ans, M. Castillo est instituteur rural sorti de l’anonymat il y a quatre ans en menant une grève des enseignants.
Il est présenté comme « le premier président pauvre du Pérou ».
Son programme de gauche radicale repose sur le renforcement des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture dans le but, dit-il, d’améliorer le sort des Péruviens les plus démunis confrontés à une récession due à la pandémie, ainsi qu’à une hausse du chômage et de la pauvreté.
« Plus de pauvres dans un pays riche », n’a-t-il eu de cesse de répéter pendant la campagne.
M. Castillo est également en faveur d’une reprise du contrôle par l’État des richesses énergétiques et minérales du pays, tel le gaz, le lithium, le cuivre et l’or aujourd’hui sous le contrôle de multinationales.
Une orientation qui suscite la crainte quant au basculement du Pérou dans le giron des dictatures Vénezuela et Cuba.