La nomination de José Manuel Albares, à la tête du ministère espagnol des Affaires étrangères, a été interprétée comme « un signe d’apaisement » de la part de Madrid envers le Maroc. Pourtant, les informations sur le rapport du nouveau MAE avec le Maroc restent chiches.
Premier indice sur ce rapport au Maroc, et il n’est pas des moindres: son passage d’1 année à l’École américaine de Tanger alors qu’il avait 14 ans. Une étape marquante de l’enfance de J.M.A, issu d’une famille modeste ayant résidé dans un quartier déshérité de Madrid. Marquante, parce que c’est grâce à l’École américaine de Tanger dont il est d’ailleurs sorti major de sa promotion, qu’il a décroché une bourse d’études à Boston pour décrocher son baccalauréat.
Autre indice, et il est de taille aussi: José Manuel Albares n’était pas d’accord avec le « prosélytisme » cybernétique d’Arancha Gonzalez Laya, qui était très active sur la centrifugeuse des réseaux sociaux, notamment Twitter. “En diplomatie, il ne suffit pas d’être présent sur twitter pour être valorisé, même en ces temps“ de pandémie, avait-il asséné, depuis Paris où il vaquait à ses occupations en tant qu’ambassadeur de Madrid.
En effet, José Manuel Albares lorgnait le poste de ministre des Affaires étrangères, en lieu et place d’Arancha Gonzalez Laya qui s’est révélée être une grossière erreur de casting. La nomination de M. Albares sonne maintenant comme un juste retour des choses, puisque, a contrario de Gonzalez Laya, M. Albares est un diplomate de carrière.
« Ce n’est pas un manager, il a une vision politique en tête, il a fait une carrière sans sponsors et a milité au PSOE depuis la base. Il a gardé des fidélités là où il est passé« , racontent ses amis. « C’est un homme discret, un travailleur infatigable. C’est une personne exceptionnelle, discrète, avec une énorme envie de travailler, un esprit brillant et un ami magnifique qui n’a rien eu de facile dans la vie mais qui a construit sa carrière diplomatique avec beaucoup d’efforts », explique une source diplomatique.
À l’opposé de Laya, native du pays Basque dont la sensibilité pro-séparatiste ne fait aucun doute, M. Albares a choisi de faire route à part. Ce n’est pas un hasard s’il s’est marié à la magistrate française Hélène Davo, distinguée par Sánchez en octobre 2018 en tant que juge de liaison dans la lutte contre l’ETA ( organisation basque indépendantiste d’inspiration marxiste-léniniste active du 31 juillet 1959 au 2 mai 2018).
Contrairement aussi à Laya, dont les connexions avec le régime militaire algérien ont été vérifiées, M. Albares se veut très critique envers Alger, dont les liaisons avec la nébuleuse terroriste s’activant dans la région sahélo-saharienne sont véridiques.
Reste maintenant à voir comment le nouveau chef de la diplomatie espagnole va décliner cette vision sur le terrain.
Wait and see…