On croyait le crêpage de chignon entre femmes disparu à tout jamais. González Laya et Margarita Robles, respectivement ministres des AE et de la Défense, nous ont démontré l’inverse. La complicité apparente des deux femmes ministres s’est effilochée dès que le tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse a décidé de rouvrir la boîte de Pandore qu’est le scandale d’État lié à l’accueil frauduleux le 18 avril 2021 en Espagne, du chef des milices séparatistes, le dénommé Brahim Ghali.
« Ministère de la Défense contre le ministère des Affaires extérieures », certifie le site d’information EL ESPAÑOL, qui se fait l’écho de cette poussée d’hormones entre deux femmes qui s’étaient pourtant passé le mot pour défendre bec et ongles l’accueil illégal en Espagne d’un individu poursuivi pour crimes génocidaires, tortures et viols en série.
« C’est le cabinet de la ministre Laya qui avait ordonné que Ghali soit autorisé à entrer en Espagne sans passer par le contrôle des passeports aux frontières« , a dégainé le département de la Défense, accusant Laya d’avoir « instruit » l’état-major de l’armée de l’air d’ »instruire » à son tour le Général-directeur de la base militaire de Saragosse d’éviter au dénommé Brahim Ghali de « passer par le contrôle des passeports aux frontières ».
Une « instruction » qui vaut maintenant à « LIO » (Problème: en espagnol), sobriquet dont un diplomate espagnol reconnu a affublé la ministre des « Affaires étranges », trois accusations tout aussi graves les unes que les autres: « Le ministère des Affaires étrangères a violé ses propres règles, les procédures établies par l’armée de l’air et le code frontière Schengen de l’Union européenne »!!!
Circonstance aggravante: González Laya a menti sur tout. Un, Laya a falsifié la réalité en affirmant que le chef du « polisario » n’avait pas accédé à la base militaire de Saragosse avec un faux passeport. La vérité, c’est que personne ne lui a demandé son passeport pour vérifier s’il est faux ou « authentique ». Un secret de polichinelle: ledit passeport a été bel et bien trafiqué par les services du DRS-DSS (renseignement algérien).
Deux, Laya a allégué qu’ »il n’y avait pas de situation irrégulière puisque le personnel diplomatique n’a pas à passer par le contrôle des frontières« . En réalité, le Code Schengen oblige tous ses pays membres à faire passer tout ressortissant d’un pays hors Union européenne (et Ghali en fait partie) au contrôle des passeports pour être tamponné.
Trois, « Ce que Laya a tenté ici, c’est de générer une confusion entre le contrôle douanier des bagages, dont le personnel diplomatique peut se passer puisque leurs valises sont considérées comme des valises diplomatiques , et le contrôle aux frontières, par lequel doivent passer tous les ressortissants de pays non membres de l’UE, diplomatiques ou non ».
« Pour le moment, toutes les indications pointent vers Laya puisqu’il semble inconcevable de penser qu’une autre personne sous son commandement ait pu prendre une décision d’une telle portée politique et diplomatique« , explique EL ESPAÑOL.
Reste maintenant à voir si le tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse va entreprendre de convoquer la ministre Laya pour débroussailler l’écheveau d’une affaire qui a très sérieusement écorné l’image de la « 23ème démocratie du monde ».