Les forces du Pacte de l’Alternative Démocratique (PAD), un collectif de plusieurs partis politiques, personnalités et représentants de la société civile algérienne, a dénoncé la décision du système d’aller vers des élections législatives et locales « sans le peuple ».
« Le système ne veut pas retenir la leçon politique de sa dernière consultation électorale. Persister à faire des élections sans le peuple ou, pire, contre le peuple ne fera qu’accentuer l’impasse politique », a mis en garde cette coalition de partis dans un communiqué.
Dans ce sens, le PAD a réitéré ses préalables pour une issue démocratique à la crise actuelle, et qui concernent notamment la « libération immédiate des détenus politiques et d’opinion, la levée des entraves aux libertés publiques, la libération des champs politique et médiatique.
« Plus que jamais, l’urgence est de mettre en place une période de transition indépendante vouée à un processus constituant, souverain permettant de démanteler les mécanismes du système autoritaire mafieux et de jeter les jalons d’un Etat civil démocratique et social gouverné par la seule souveraineté populaire », a précisé le communiqué.
Le PAD a fait état de l’absence de la transparence qui fragilise l’Etat et complique l’émergence d’une perspective sérieuse à la hauteur des défis majeurs qu’affronte le pays, ainsi que d’une volonté réelle à prendre en charge les revendications légitimes du peuple algérien et d’une démarche transparente de sortie de la crise politique que vit l’Algérie depuis le déclenchement du « hirak », le mouvement de protestation anti-régime qui a chassé, début 2019, le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir.
Le PAD a estimé qu’ »en pleine crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, la contre-révolution autoritaire maintient la stratégie de la répression en aggravant les peines arbitraires contre les militants de la révolution citoyenne et démocratique, dont près d’une centaine croupissent encore dans les prisons ».
« C’est en ce moment que le pouvoir instrumentalise la justice pour s’autoamnistier. L’état d’urgence de fait imposé contre les droits et libertés depuis avril 2019 criminalise tout débat public serein ou action politique légale », dénoncent les auteurs du communiqué.
Sur le plan socioéconomique, les forces du PAD affirment que « le gouvernement en panne de vision prend des mesures qui rappellent le sinistre plan d’ajustement structurel des années 1990, sans débat et avec un acharnement contre les luttes syndicales ».
Dans le même ordre d’idées, le PAD a dénoncé des mesures qui « relèvent, surtout, le maintien des intérêts dominants, alors que les Algériens vivent un marasme social inquiétant ».
A ce jour, le pouvoir n’a pas entamé une seule action effective en matière de récupération des dizaines de milliards de dollars, dont l’autorité publique a reconnu le détournement, a regretté ce collectif, constitué dans la foulée du mouvement populaire et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l’Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme.