ACTIVITÉS SUSPECTES DE L’ARMÉE ALGÉRIENNE DANS LE NORD DU MALI

Des informations en provenance de Bamako font état d’incursion en septembre dernier d’éléments de l’armée algérienne dans la localité frontalière malienne d’Ibn Khalil, accusant Alger de tentative d’annexion de cette très sensible région malienne frontalière de l’extrême-sud algérien.

Cette incursion n’a pas été démentie par le ministère algérien de la Défense. Pas plus tard qu’hier lundi 5 octobre, ledit ministère a prétexté que cette incursion avait pour objectif « d’effectuer des travaux de vérification des bornes du tracé frontalier algéro-malien et à proximité de la localité frontalière malienne d’Ibn Khalil ».

Le département algérien de la défense évoque « une mission technique conduite par des experts relevant du service géographique et de télédétection de l’ANP accompagnés par un détachement de sécurisation et de protection ».

Cette incursion confirmée par le ministère algérien de la défense interpelle par son timing et son contexte. Le Mali, ventre mou de la région sahélo-saharienne, est aujourd’hui plus que jamais fragilisé. Il est est affecté par un vide institutionnel depuis le 11 août dernier, jour où le président élu Abou Bakr Keïta a été renversé par le colonel Assimi Goita, actuellement vice-président du Mali.

C’est dans ce contexte qu’intervient l’incursion des éléments de l’armée algérienne dans le territoire malien, violant ainsi et l’intégrité territoriale du Mali, pour ne pas parler de ce fameux principe « constitutionnel » algérien interdisant à ladite armée algérienne d’opérer à l’extérieur de ses frontières.

Cet incident dénoncé par des parties maliennes reste tout de même sans précédent, même si les services algériens sont fort présents dans le nord du Mali où ils ont tissé des liens étroits avec les groupes terroristes, Aqmi et Daech confondus.

Il faut aussi préciser que le rôle d’Alger dans le renversement du président élu Abou Bakr Keïta a été confirmé. Le 20 septembre dernier, le président algérien Abdelmajid Tebboune a lui-même avoué dans une interview aux médias de son pays qu’Alger était au courant de la préparation du putsch contre le président malien légitime.

Autant d’éléments à charge contre ce régime algérien dont les visées hostiles constituent un sujet de préoccupation majeure pour les pays de son voisinage.