« Émeutes d’Achoura ». Pourquoi les pouvoirs publics sont-ils si impuissants?

C’est devenu récurrent et très écœurant que l’on assiste, chaque année, à des scènes de guerre dans les villes du royaume à l’approche d’Achoura qui coïncide avec le dixième jour de Moharrem. Une fête de l’enfance qui, d’une année à l’autre, est devenue une occasion pour les voyous de semer la panique dans les quartiers au rythme infernal des détonations assourdissantes des pétards et aux feux de camps (Chaala) sur la voie publique.

D’autant plus que les feux d’artifices utilisés sont de plus en plus sophistiqués avec des tirs rapides résonnant comme des balles d’une mitrailleuse. C’est terrible mais les pouvoirs publics n’ont jamais pu mettre fin à la transformation d’une tradition en « insurrection » avec des feux d’artifices.

C’est d’autant plus aberrant que même en pleine crise épidémique et l’état d’urgence sanitaire les voyous d’Achoura ont encore une fois sévi. Plus grave encore cette année, ils ont innové dans le cynisme en envoyant ces pétards dangereux à partir des toits des immeubles sur les passants, voitures et même des patrouilles de police.

Il est vrai que plus d’une centaine d’entre eux ont été interpellés mais est-ce la solution pour que ces « émeutes artificielles » soient endiguées? Bien sûr que non car le problème réside dans l’introduction de ces pétards dans notre pays et leur commercialisation alors qu’ils sont interdits depuis des lustres.

Il est clair que les pouvoirs publics ont échoué dans leur lutte contre l’introduction de ces « armes » qui ont fait beaucoup de blessés et autant de personnes éborgnées. Pourtant ces feux d’artifices sont vendus en toute impunité à Derb Omar, Benjdia, Derb Sultan et autres.

Selon certains commerçants, ces produits sont importés frauduleusement des pays d’Asie comme la Chine et le Japon. Il y a un hic quelque part car les pouvoirs publics ont les moyens de saisir les produits prohibés dans les ports et les aéroports avant qu’ils ne soient écoulés sur les marchés. Ne faut-il pas enquêter sur cette grave négligence et punir sévèrement les fraudeurs et leurs complices commerçants ?